15/12/2017

*S'exercer*






Il y a eu tout ce temps à ne pas écrire ici parce que. Trop. Trop de choses.

Il y a eu les stations de métro loupées parce que. La tête ailleurs.
Et les chutes dans les escaliers parce que. Trop chargée trop pressée trop en retard.

Il y a eu tant de sourires gênés parce que. Trop de mots doux.
Même si les mots doux ne sont jamais de trop.

Il y a eu ce soir où j'ai dansé follement, c'était si drôle c'était si délicieux c'était si incroyable. Je me suis dit que ma réalité rejoignait parfois ma fiction. Il faudrait que je développe.

Il y a eu tant de légumes épluchés parce que. C'est l'hiver. Mais c'est pareil l'été. Tous les jours il faut faire à manger.

Il y a eu la très belle lettre d'un inconnu dans ma boîte et tous ces liens imperceptibles et volatiles tissés de façon un peu magique.

Il y a eu la traversée du jardin du Luxembourg sous la pluie, le plaisir d'y être seule en écoutant une chanson triste, la beauté des chaises vides et des arbres nus. Et tant de pensées que je voudrais prendre le temps d'écrire.

Il y a eu ce joli mot que je ne connaissais pas et que je ne parviens pas à retenir.

Il y a ce jour où quelqu'un m'a dit, la main droite n'est pas obligée de savoir ce que fait la main gauche.

Il y a eu ce rendez-vous avec l'homme aux mille cartes. Et ce moment où il m'avoue errer à Drouot les jours de cafard. Alors, en le quittant, j'entre à Drouot pour la première fois, et je pense à la chanson de Barbara.
Après, il fait glacé, il pleut, les rues sont vides, mais je ne deviens pas triste.
Et le soir, Paris se couvre de plumetis et je reçois : "Viens danser le flamenco sous la neige !"

Il y a eu ma dernière rose sur le balcon et la petite histoire qui va avec.

Il y a tous ces instants où je me dis que je pourrais faire plus, que je pourrais faire mieux.

Il y a eu hier où, alors que je marchais sous la pluie, deux idées ont commencé à germer en moi et où je suis devenue soudain plus légère.

Il y a eu ce jour où j'étais persuadée que je m'étais encore très mal habillée et où une inconnue m'a dit avec un adorable accent anglais : "J'aime beaucoup votre manteau !"

Il y a eu ce soir où j'ai fait toc toc à sa vitrine et où elle m'a vue derrière la vitre. Nos sourires. Elle a ouvert la porte et m'a pris dans ses bras et m'a soulevée et m'a fait tourner en l'air et.
J'ai tellement souri mais j'avais tellement envie de pleurer aussi.

Il y a aujourd'hui. C'est encore un jour de pluie. Je m'exerce à réécrire un peu. J'attends le soir et ce moment où j'enfilerai une robe pour sortir.

*

Pardon de ne plus trop passer écrire par ici, mais vous savez où me trouver...
Et merci infiniment pour vos très nombreuses commandes. 

16/11/2017

*Inviter*





















Samedi 18 novembre, ce sera le dernier jour de l'exposition "Les P'tits papiers" à la Cachotterie.
Je vous invite à venir y voir mon mur de mots et d'images, ainsi que le travail que j'ai intitulé "Le jour des lys" : un dessin de deux lys chaque jour pendant vingt jours et la pensée qui l'accompagne.

J'ai mis quelques photos ici.

*

Du 21 au 3 décembre, je serai présente dans une boutique éphémère, au 14 rue du Château d'eau, dans le 10e, à Paris. Toutes les infos par là. 
J'espère que vous viendrez.
(Vernissage le jeudi 23 !)

*

A très bientôt. Le temps me manque pour écrire.

09/11/2017

*Chantonner*




Tu te mets à penser que personne ne sait où tu es. Et c'est bien. Tu pars en métro et personne ne sait où tu vas. Tu aimes bien.
La lassitude pesait sur tes épaules et ça commençait à te prendre à la gorge. Et bien sûr c'est à ce moment-là que te vient l'envie d'écrire. Quand tu sens ta bouche se fermer davantage. Taire.
Tu pars en métro et personne ne sait où tu vas et c'est bien. Tu sors de ton sac ce petit livre que tu viens de trouver dans ta boîte aux lettres. La lecture t'éloigne vaguement de tes pensées. Vaguement. Par vague. Tu y reviens. Par vague. Tu reviens à la gorge serrée.
Mais l'important est que tu vas quelque part. Tu ne sais pas vraiment où, mais tu sais que ce sera essentiel. Un moment essentiel.

Ellipse.

Tu n'as pas envie de reprendre le métro. Tu marches. Longtemps. Vite. Et tu danses presque. Tu en as la sensation intérieure. C'est la chanson qui t'entraîne. C'est la foule qui t'entraîne. C'est le vent qui t'entraîne. Ce sont les chaussures qui t'entraînent. Ce sont les branches qui t'entraînent. Ce sont les regards qui t'entraînent.
Tu fais des détours. Tu passes par la galerie Ofr. Tu prends des photos des photos. Tu écris, ce n'est pas toi. Tu marches encore et tu vas voir cette nouvelle boutique où tout est inaccessible et beau et si délicat. Tu caresses les plumes.
La nuit tombe, c'est un plaisir. Plus loin tu dis, j'ai envie d'une bague avec une pierre verte. Elle cherche. Ce n'est pas grave. Au revoir. Tu prends un vélo en même temps que tombent les premières gouttes. Il fait nuit, la chaussée luit, la chaussée glisse, les phares se croisent, les feux clignotent, tu as une jupe en satin, des talons, des meringues aux pétales de fleurs dans ton sac rose, de la musique qui te transporte. Tu te dis que tu ne remplis pas les meilleures conditions pour rentrer saine et sauve. Tu roules au ralenti. Tu chantonnes sous la pluie.

Ellipse.

Tu es au fourneau. Tu assumes les contraintes, elles sont devenues des automatismes. Tu penses à l'ellipse. Les épluchures s'amoncellent. C'est fou toutes ces pensées désorganisées qui s'éparpillent dans la purée.
Tu évites la chute, c'est beaucoup trop convenu.

*

Merci beaucoup pour toutes vos commandes. Les calendriers 2018 s'éparpillent.... Quel plaisir !

Derniers samedis pour l'exposition Les petits papiers, venez ! 


12/10/2017

*Chiner*




Cela faisait longtemps que je n'avais pas eu trente minutes pour rien. Trente minutes à tuer. Je n'aime pas cette expression. Trente minutes à attendre. Trente minutes à déambuler. Trente minutes à marcher dans les feuilles de platane écrasées sur le large trottoir. Trente minutes dans la fin du jour.
J'ai monté les escaliers pour rejoindre l'autre boulevard. Il y a là une boutique de vieilleries. Des vieux cadres fleuris, des tapis persans, des pampilles, une sorte de capharnaüm. Même le trottoir devant était chargé ce soir. Il avait dû y avoir arrivage. Il avait dû y avoir la maison d'une mémé à vider.
Il m'a dit bonjour quand je suis entrée, j'ai répondu mais je ne l'ai pas regardé, des bouquets aux couleurs fanées m'attiraient. J'ai sillonné entre les meubles, frôlé les vieux miroirs, soulevé des tableaux, ouvert un livre jauni, avant de ressortir.
J'ai essayé un petit sac en cuir posé sur une table, ouvert un porte-monnaie, déplié un foulard en soie. J'ai regardé de nouveau cette chaise qui m'avait tapé dans l'oeil mais dont je doutais du prix. Six euros. Etrange. Et j'ai pris à deux mains l'énorme livre posé sur un tabouret.
- C'est le tabouret que vous regardez ?
Il s'approche.
- Oui.
- Il est joli, dit-il en le soulevant.
- Oui. Il est à six euros aussi ? Comme la chaise là-bas ?
- Oui.
- Ha.... Bon. Je vais prendre la chaise.
- Je vous offre le tabouret.
- Ha mais non, pourquoi ? Alors, dans ce cas, je vais acheter autre chose, cette cafetière, elle est à combien ? Et ce petit cadre ?
- Je vous offre tout, et la chaise aussi. Vous êtes jolie comme un coeur et votre sourire me suffit.

Et patati et patata, c'est un peu long, je me débats, il évite ses collègues, il ne veut rien entendre, ni que je suis vieille, ni que je n'ai plus vingt ans, ni qu'on ne m'achète pas avec une chaise, ni que je tiens à payer, il emballe tout avec soin, me chuchote de cacher mon billet, me répète de me laisser faire, qu'il a le droit de faire des cadeaux, que je suis ravissante, il apporte tout dans mon coffre, suivi par son grand chien qui ne traverse qu'au feu vert, me glisse sa carte, tout de même, où il a souligné son numéro de téléphone et dessiné un bouquet de fleurs et il ajoute, tout appartenait à la même famille, des gens adorables, j'assure la transmission.

Dans la voiture je ris avec mon ado et je lui demande :
- Ça te fait quoi d'avoir une mère jolie comme un coeur ?
- Ça me fait un billet de plus dans ma tirelire. J'ai bien entendu, c'est lui qui l'a dit.

Trente minutes, un tabouret, une chaise, une cafetière et un cadre plus loin, la nuit est tombée, nos éclats de rire éclaboussent mes rides aussi heureuses qu'embarrassées.

*

Dessin disponible en carte ici. 



17/09/2017

*Correspondre*































Le temps n'est pas à l'écriture.
Le temps est à l'automne, aux choses qui dégringolent, le temps est aussi aux nouveautés, j'avais promis de revenir vous en parler.

Un :
Faites un petit tour en boutique à la recherche de cartes que vous ne connaissez pas, cherchez aussi les calendriers Marque-page et Duo millésimés 2018,  les petits carnets tout frais, et les cartes de fin d'année qui se tiennent déjà prêtes.

Deux :
A partir du 30 septembre, je serai à la Cachotterie avec Nathalie Magret et Frédéric Clément pour l'exposition "Les petits papiers".
A visiter tous les samedis jusqu'au 18 novembre. (On y trinque le 30 !)

Trois :
Du 4 au 8 octobre, Julie Bourdais et moi exposons à l'Openbach la correspondance que nous entretenons depuis juin 2014, et qui ne cesse de nous guider vers des projets que nous ne connaissons pas tous encore. (On y trinque le 4 !)
Nous avons par ailleurs ouvert un compte Instagram, "Projet S'écrire",  à suivre ici, comme un petit laboratoire autour de cette aventure.

Voilà. Je n'oublie pas que j'aimerais écrire mais j'ai encore du travail pour préparer tout ça !

05/09/2017

*Poindre*





Je regarde le rose poindre par-dessus la balustrade. Il s'accorde, dans l'aube, aux volubilis fraîchement éclos.
Je n'entends même pas un oiseau.
Le silence m'aspire, c'est à lui que je confie.
Dans le ciel qui peu à peu s'éclaire se forme un petit nuage. Le paradoxe est que je lui trouve la forme d'une bouche.
Je tarde à revenir, il est tellement plus simple de parler aux fantômes.

*

Vous savez que vous pouvez aussi regarder par pour voir ce qui se passe.
Et très bientôt je vous écrirai les couleurs des nouveautés et le parfum des expositions à venir. 

21/07/2017

*S'écrire*




Je n'ai pas le temps d'écrire ce soir. Je n'ai pas le temps d'écrire que j'ai pris un train. Je n'ai pas le temps d'écrire que j'ai pris un train avec toutes ses lettres dans mon sac. Toutes les lettres reçues d'elle depuis juin 2014. Je n'ai pas le temps de l'écrire. J'ai pris toutes ses lettres dans mon sac, puis le train. J'ai pris toutes ses lettres pour la rejoindre.
Le train s'est arrêté souvent avant la mer, j'ai eu le temps de relire quelques lettres. Et d'y répondre encore. J'ai eu envie de poursuivre. On s'est beaucoup écrit déjà avec Julie.
Je n'ai pas le temps d'écrire ce soir que j'ai pris un train avec un sac plein de lettres pour retrouver Julie dans son jardin.
La belle échappée. L'évidente parenthèse.
Qu'allons-nous faire de toutes ces lettres échangées ?

Il a beaucoup plu le premier matin. Des trois fenêtres de l'atelier de Julie, je regardais tout ce vert se balancer dans le vent et les gouttes. Nous avons trié les lettres, nous avons fait des tas. 2014. 2015. 2016. 2017.
Je n'ai pas le temps d'écrire ce soir comment nous avons ri comment nous avons été émues.

Et quand le soleil nous a surprises à l'heure du café, l'herbe avait déjà séché. J'ai fait tourner ma jupe pieds nus sur la pelouse, le chat en était tout intrigué et puis.
Si on allait avec nos lettres au bord de la mer ?
Ho la belle idée.

Julie pioche dans mes lettres. Elle en sort une elle la déplie. Elle la lit à voix haute assise sur les galets. La marée est haute. Les vagues s'écrasent. Il faut faire porter sa voix. Ensuite c'est moi qui pioche dans ses lettres.
Ses lettres sont à moi. Ses lettres sont dans mon sac.
Mes lettres sont à elle. Mes lettres sont dans ses bras.
Je lis ses lettres à voix haute. Ma voix se substitue à la sienne. Ses mots se font miens. Ou pas.
Elle lit mes lettres à voix haute. Sa voix se substitue à la mienne. Mes mots se font siens. Ou pas.
Et nous piochons. Et nous rions.
Et nous lisons dans le vacarme des vagues et du vent, dans le silence du sous-bois, dans le clapotis du ruisseau, au beau milieu d'un champ.

C'est presque théâtrale.
C'est presque cinématographique.
C'est presque littéraire.
C'est presque photographique.
Et c'est soudain tout ça.

Cette échappée dans nos lettres nous conduit à notre oeuvre.

Je n'ai pas le temps d'écrire ce soir que Julie m'a accueillie dans sa maison. Je n'ai pas le temps d'écrire son sourire quand je lui ai dit, tu sais, j'ai toutes tes lettres dans mon sac.

Je n'ai pas le temps d'écrire car c'est l'été, je m'en vais découvrir d'autres paysages.
A la rentrée, il faudra parler des projets qui naissent des petits petits papiers pliés en quatre.

*

Et comme c'est l'été, les expéditions de vos commandes sont suspendues jusqu'au 8 août ! 



10/07/2017

*Désordonner*




J'ai coupé des fleurs fraîches et blanches au laurier, j'en ai rempli quelques vases. Une certaine façon de s'apaiser, j'ai écrit. J'étais aussi tourmentée que l'orage.

J'ai entendu mes paroles se déverser aussi subitement que l'averse puis s'interrompre dans l'épais brouillard qui s'est élevé au-dessus de l'asphalte.

Je me suis exercée à l'abandon, on m'y avait invitée. Cela m'avait fait l'effet d'une claque.
J'en ai gardé longtemps un léger balancement. Une danse forcée.

"Les années ont passé
Je ne sais plus dans quel ordre
Je n'ai pas trop parlé
Il y avait tant un dire
Les années ont passé
Je n'ai pas trop parlé
Je n'avais pas le goût
Je parle en fou"*

Et moi je pense en désordre et je ramasse chaque soir les pétales tombés sur le bois et je n'écris plus les jours je les vis d'abord, je respire le parfum des tilleuls et celui de la pluie dans les feuillages, j'enfile des jupes pour les faire tourner depuis que je tiens debout, je m'allonge dans des baignoires tout habillée et les fleurs de ma robe s'épanouissent dans l'eau et me recouvrent, si tu avais vu le rouge, je regarde mes garçons avec l'amour nécessaire aux papillons et je recueille les reproches autant que mes maladresses, je me suis tellement tue que cela me tourne la tête.


Je parle en fou, Bertrand Belin. 
A écouter surtout. (Pas besoin des images.)


29/06/2017

*S'adapter*


Il y a du nouveau et c'est par !
J'espère que cela vous plaira.... (Toutes les remarques sont les bienvenues.)
Je continuerai à écrire ici, mais tout est centralisé sur le nouveau site  pour plus de clarté.
Alors, mettez à jour vos favoris !

Et encore merci à Ernesto, mon webmaster de choc !


26/06/2017

*Semer*




Puisqu'il faut faire le vide, puisqu'il faut se séparer des choses qui s'entassent qui encombrent qui stagnent qui s'oublient, puisqu'il faut faire de la place puisqu'il faut s'alléger, je fais des sacs. Je fais des sacs de choses. Des petits sacs de petites choses. Je ne les regarde pas trop, j'y glisse un livre aussi et je m'assois sur le lit, ma tension me fait défaut.
Rechargée, chargée, je sors.
Je sors, je promène autour des immeubles mes sacs de petites choses que je dois oublier que je dois perdre dont je dois me séparer, puisqu'il faut faire de la place gagner de l'espace faire le ménage.
Et je sème.
Je dépose près des poubelles au coin des rues sur un rebord sous un arbre, tout près et parfois plus loin, les petits sacs de petites choses. Je dépose sur les trottoirs des sacs de bricoles et je ne me retourne pas parce que je sais bien qu'il pourrait me venir l'idée d'en remettre une ou deux dans mes poches.

*

Puis.
Je m'allonge tout en haut sous les petites feuilles de l'acacia qui dans sont pot s'incline, je m'allonge tout en haut sous le ciel que très loin les avions déchirent, je m'allonge sous mes pensées que le bleu dans son immensité aspire, je m'allonge longtemps et mon inertie creuse le silence.
Alors.
La nuit me recouvre.
La nuit me tombe dessus.


13/06/2017

*Rembobiner*








Je commence un nouveau livre dans le métro. A la lecture des premières pages, j'ai déjà envie d'écrire. Je pense à Mirabelle qui écrit sa vie dans les livres des autres. Je cherche un crayon dans mon sac. J'ai envie d'écrire deux choses sur le bas de cette page. Je ne trouve pas mon crayon. J'ai peur de perdre mon idée. Pour la retenir, je la répète en pensée en regardant autour de moi. Mon attention se fixe sur le talon de mon voisin, il est sorti de sa chaussure. Le beau talon nu d'un homme noir. Mon idée se suspend, se perd. J'ai toujours envie d'écrire quand cela m'est impossible.

L'après-midi se joue. Se rejoue. Se rerejoue.
Tu entends le froissement de la jupe qui se répète dans l'ombre ?
C'était un beau mouvement, il aurait été trop bête de le laisser s'évaporer, de ne le laisser devenir qu'un souvenir, une image insaisissable.

La gaité en résulte juste avant que la nuit se mette à bourdonner. Je guette les miettes de lumière au travers de mes paupières. Mon rêve est déchiqueté sur l'oreiller. Je voudrais m'en extraire.

Les éclats de mon rire me laissent quelques éraflures.
Je titube de paradoxes.
Je pense, je me fourvoie. Ce n'est pas joli. Mieux vaut s'égarer.

Je reprends la lecture du même livre sur la même ligne à la ligne suivante deux jours après.
Dès que j'aurai trouvé mon nom, j'écrirai limpide.
Je trouve toujours une raison pour reporter au lendemain.



08/06/2017

*S'étirer*
































Dans le métro je regarde ce garçon jeune et long passer d'une personne à l'autre, se pencher et chuchoter aux oreilles. Personne n'entend vraiment ce qu'il chuchote à cause du bruit métallique de la rame, personne n'entend vraiment mais chacun tour à tour hoche la tête. Non. Pas de pièce.

*

Rien n'a voir. J'aime beaucoup passer du coq à l'âne.

*

Il y a en moi une gaité profonde qui se tient sage. Elle s'allie de façon éclatante à d'imperceptibles ingrédients et s'exprime parfois de façon très inattendue.
C'est un délice.
C'est une clairière.
Il est beau ce mot, clairière.
C'est une clairière en retrait derrière l'entremêlement broussailleux des inquiétudes.
C'est une clairière où je me projette dans l'herbe tendre et la lumière.
C'est une clairière où tournent les robes et s'étirent les fantaisies.

*

Il y a ce jour où je regarde le jardinier du cimetière pousser sa brouette dans les allées ensoleillées. C'est paisible. Il y a ce jour où dans le sous-bois des flocons de fleurs blanches s'envolent dans le contrejour. Je suis pieds nus dans la gadoue, mes chaussures à paillettes à la main. Il faut traverser le petits bras de rivière à pieds. C'est aussi joyeux que glacé.
Je serai une vieille folle. Oui. Je mettrai parfois trop de rouge, et nous dînerons à la bougie dans des jardins aux herbes en pagaille.
Il y a ce jour où je reçois une brindille et cet autre où des brisous m'arrivent dans une enveloppe. Il y a des échanges qui me réjouissent. Et d'autres qui m'accablent.
Il suffit d'en maintenir l'équilibre.

Il y a ce jour où je traverse la rue avec un café dans chaque main et où je regarde mon ombre avancer devant moi sur le bitume. Je pose les tasses au milieu des peintures de celui qui a choisi de vivre d'utopie. Il me rassure. Tellement.



17/05/2017

*Plumetiser*


































C'est un jour ballerines vertes jupe moche lendemain de Sauvignon enclume dans les poches.
Ça commence mal.
Changeons de jupe.
C'est un jour ballerines molles jupe rose lendemain d'insomnie plomb dans l'aile.
Peut encore mieux faire.
C'est un jour jupe à plis bottines collant résille jambes au soleil fenêtre ouverte. Délice de chaleur qui fait sourire les pommettes. Clic clac. Elle sera belle cette image.
C'est un jour boots bleues à petits trous jupe en tulle matin frisquet, j'ai commencé un nouveau carnet pour m'accompagner jusqu'à vous. Le coeur aurait pu lâcher, il est solide, le vin nous aide et les pâquerettes.
C'est un jour pyjama pieds nus sur la terrasse l'eau qui coule de l'arrosoir. Ma première rose éclot, je chavire.
C'est un jour pantalon noir marinière ligne 2 La Vie matérielle. Et l'envie d'écrire qui revient. Les barrières aussi.

Je m'enveloppe d'un rideau de plumetis, le mot est beau, la sensation aussi.

Je ne veux pas tenir un journal car la vérité m'est impossible parfois. Je ne veux pas écrire la vérité.
Je ne peux pas tenir un journal car la vérité ne s'écrit pas ni ne se prononce. Elle se déplace. Elle me traverse. Elle me caresse. Elle me blesse. La vérité est une blessure, un obstacle doux et douloureux. La vérité me rend muette.

11/05/2017

*Caresser*




































Je me souviens de son cri de détresse dans le blanc, de son cri les yeux fermés dans sa douleur, de son cri crevant le silence, de son cri de son petit visage adorable, de son cri quand il a surgi soudain au-dessus de moi au milieu de nous, de son cri quand il a surgi de moi, mon petit mon tout petit visage. Et l'émotion qui renverse toute la réalité. Fragile déjà. Recroquevillée.
Les séparations sont douloureuses toujours. Il faut nous coller l'un à l'autre. Nos peaux s'impriment s'embrassent se réchauffent se répondent se reconnaissent se connaissent s'apprivoisent se mangent se lient se pressent se rassurent se posent s'aiment se subliment se murmurent. Nos peaux se murmurent tout entières et je caresse le silence bouleversé.
Aujourd'hui nous sommes 18 ans plus loin.

Je caresse le silence toujours, je l'habite, je caresse les pétales nouveaux les feuilles tendres je caresse de mes pieds nus le bois chaud de soleil je caresse les joues je caresse les ventres je caresse l'image de ce jour prochain je le rêve mais ne l'imagine, je l'invente à peine je m'y dirige seulement.
Et je cherche, sans trouver, mon nom dans les livres.


26/04/2017

*Incliner*



























Les oiseaux tintillent déjà dans le lointain, les yeux ouverts dans l'aube noire, je détaille l'ampleur
J'opte pour le repli j'opte pour l'envol
Vous prendrez bien un nouveau paradoxe ?



14/04/2017

*Inviter*





































Deux mots en passant pour vous dire que je serai les vendredi 21 et samedi 22 avril, pour une vente éphémère, dans la très jolie boutique Mint & Lilies, 27 rue Daguerre, Paris 14e.
J'aurai quelques-unes de mes cartes et des petites nouveautés autour du souvenir à vous présenter.
(Si vous me suivez sur Instagram, j'y ai semé quelques photos sur le sujet...)

Monsieur d'Antoine sera aussi de la partie pour présenter ses belles céramiques.

Vous viendrez ?

*

Et sinon, je suis dans le dernier Flow, le numéro 16, disponible dans tous les kiosques, pour ceux qui voudrait voir à quoi ressemble un papillon en robe...
Merci encore à l'équipe de Flow, et particulièrement à Sabine Laguionie et Valérie Lhomme, d'être venue à ma rencontre.

06/04/2017

*Défroisser*







































J'ai mis un souvenir dans ma poche
Un semblant d'élégance sur mes ongles
J'ai enjambé la Seine, l'air était plus frais que la veille

Bagarre de canards sur le quai, une fille pour deux garçons
Prise de bec, bris de plumes, cou tordu

Paris est rose comme un pétale
Les trottoirs en bleuissent avec le soir
J'aime cette heure qui décline
Les rideaux se tirent, les bars se remplissent

Le Petit fer à cheval est étroit, les tabourets occupés au comptoir
On s'y accoude, le Chardonnay s'y pose
C'est bon
Le blanc est frais comme un pinson

Je défroisse le souvenir
Les mots sont noirs sur le gris
Ce sera très intime
On échafaude
On épingle
On s'allie
Les projets grandissent en rêve, cela fait des sourires
Sous le lustre j'engloutis le poisson du jour tandis que la lumière se tamise

Après le petit dernier, c'est la nuit
La lune est dans mon sac
Les roues effleurent le caniveau
Et à l'aube
Les oiseaux en pagaille heurtent mon sommeil
Je disparais



30/03/2017

*Empiler*






C'est un matin mutique
C'est un matin mutique où rien ne se prononce
Bonjour s'écrit mais ne se dit pas

Tout m'avale

Dans l'éclaircie les moineaux bavards ressemblent à une flopée de pompons dans le jardin géométrique de l'hôtel de Sully
Le parfum des giroflées me rappelle celle qui s'est transformée en nuage
Je m'apaise dans le silence des fleurs et je regrette de ne plus écrire la futilité des riens qui me caressent

"J'ai longtemps été retenu dans mon envie d'écrire par l'idée qu'il fallait avoir un propos profond et que ce devait être tout de suite parfait."*
Philippe Guery est passé outre cette pensée, mais moi j'en suis encore un peu là je crois.

Les barrières s'empilent. Toujours plus hautes. Heureusement il leur manque quelques barreaux.
L'interstice invite à la découverte, j'explore les continents qui se dessinent dans la clarté où dansent les poussières

Notre mémoire est pleine de béances où sombrent des jours entiers
C'est aussi étonnant que la netteté de certaines images qui restent imprimées derrière nos yeux.**

*si je suis levé, Philippe Guery
** Je m'aperçois que cette phrase est presque une façon d'annoncer un projet à venir sur le souvenir. 



29/03/2017

*Cataloguer*

Papillonnage un peu particulier pour vous présenter mon catalogue destiné aux revendeurs. J'espère qu'il vous plaira... (On peut le feuilleter comme un vrai catalogue, j'adore !)
Merci beaucoup à Timor Rocks !

24/03/2017

*Planer*


















Je reste en suspens au-dessus de l'essentiel
Une certaine façon de planer

Silencieusement s'empilent les minuscules brindilles
Le fragile édifice se balance sous les souffles parfois amers


06/03/2017

*Ruisseler*









Il n'y a plus le texte
Je l'ai enlevé.

*

Mais il reste les nouvelles cartes dans la boutique qui parlent de coquillages, de nos belles heures, de mots doux, de balançoire, de brindilles et de caresses, de nos petites vies que l'on émiette.
A ramasser par là. 


25/02/2017

*Nommer*



Elle me dit, ma mère adorait les fleurs, on est six filles, on porte toutes un nom de fleur, moi c'est Fuschia !
Marguerite, Rose, Jacynthe, Fuschia... Elle ne me dit pas pour les deux autres.
Violette ?
Non. Pas de Violette.
Elle ajoute, et j'ai appelé ma fille Lila. Ça lui va bien, elle est bouclée.

Je suis au comptoir, elle est assise à une table à côté.
Elle me dit, j'ai pris vingt kilos depuis que je suis à la retraite.
Je lui dis qu'elle a un beau visage. Elle me dit que je suis gentille.
Et puis elle dit encore, j'aurais préféré avoir des rides plutôt que des douleurs. Je ne peux plus rien faire. Profite, toi, profite de la vie.
J'essaie, je réponds.
Comment ça tu essaies ? Profite bon sang, après, regarde, regarde-moi.

Il y a le lustre à fleurs roses au-dessus de ma tête, je n'arrête pas de le prendre en photo, et le verre de Porto sur le gris du zinc. Je profite, oui, je profite des rires et de la nuit autant que du jour et des doutes.
Je regarde derrière la vitre le feu qui passe au rouge.
Je pense aux grains de sable et au bal du lendemain. Je vais ressortir mes chaussures dorées. Est-ce que je sais encore danser ?



11/02/2017

*Rosir*































Tu la regardes te peindre les ongles. Un film chinois passe sur son téléphone. Elle y jette un oeil de temps en temps. Elle n'a pas pris la peine de baisser le son.
Il n'y a personne dans la boutique et la neige s'est mise à tomber. Alors. Alors tu ne voulais pas sortir, tu lui as tendu tes mains. Tu te dis que tu as encore mal choisi ton rouge. Il est trop rose. Ça va faire vieille Barbie. Tant pis. Tu regardes les flocons passer en diagonale devant la vitre. Les gens marchent vite. Ce gris glacé nous a surpris.
Tu regardes tes mains posées sur la table. Tes mains qui vieillissent. Tu vois se superposer sur elles l'image des mains de ta grand-mère. Les noeuds des articulations. Les veines saillantes. La peau nervurée. Tu sais que tu auras ces mains-là.
Tu tournes la tête. Les cris d'une femme chinoise te parviennent. Tu voudrais demander à You You qu'elle te traduise les dialogues. Qu'elle te raconte l'histoire de ce film qui passe sur le petit écran de son téléphone. Mais tu ne dis rien. Tu sais qu'elle parle trop mal le français et que cela va l'embarrasser. Il ne neige plus. Presque plus. Une sorte de pluie moche et mourante persiste avec peine. Tes ongles sont rouges. Ou roses. Tu n'en avais pas vraiment envie.

La nuit tombe pendant que le bus te ramène. Une odeur de chien mouillé te parvient par moment. Tu te laisses bercer. Tu te perds dans des questionnements qui s'éloignent de toi sans réponse.

Le vin se marie bien à ta nonchalance. Tu souris. Tu peux bien tituber, tu sombreras en douceur. Avec élégance, tu l'espères. Le rouge aux ongles. Un peu rose, c'est vrai.


01/02/2017

*Se prélasser*





Lundi

Gris
Je dessine des souris et des radis
Des fourmis aussi
Je sens que je vais stagner
Je sens la mauvaise journée
Je sors
Vélo
Bord de l'eau
Trois lettres dans la boîte jaune
Musée
Escalier

En arrivant en haut j'ai vu tout Paris au travers des vitres et c'était beau c'était gris c'était embrumé
J'ai pensé que j'avais bien fait de sortir et de pédaler et de monter jusque-là surtout que devant les toiles immenses de Cy Twombly l'élan est revenu
L'élan je ne sais pas vers quoi d'ailleurs
Et en découvrant l'installation de Junya Ishigami alors là. L'envol.
Il faut trouver de quoi s'émerveiller
Et il m'en faut peu
Un courant d'air parfois. Et.

Mardi

J'ai essayé un manteau bleu avec une martingale et en regardant mon dos dans le miroir j'ai pensé à ce garçon que je n'ai jamais rencontré il y a si si longtemps et qui portait un manteau bleu avec une martingale.
A quoi s'accrochent nos souvenirs pour refaire surface parfois ? Une martingale et hop, revoilà mon inconnu dans mes pensées à 14 heures ce mardi devant un miroir.
Il va très bien avec vos yeux, elle m'a dit la vendeuse, et je me suis demandée pourquoi elle se sentait obligée d'inventer un truc gentil et très improbable
De toute façon j'achète généralement n'importe quoi sans réfléchir car je ne sais pas réfléchir devant un miroir quand une vendeuse me regarde.
C'est comme ça.
C'est après que je vois que j'ai encore fait une erreur.

Le soir
J'ai dit, vous avez du pamplemousse pressé ?
Il a dit non
Alors j'ai dit, donnez-moi un verre de vin, celui que vous voulez ce sera très bien.
Je sais que tu souris là, toi, derrière ta limonade.

Mercredi

Contemplation chatons
Végétales, les chatons. Presque roses.
Une caresse.
Et un souvenir très précis là aussi qui se répète.

Je passe une partie de l'après-midi à dessiner des empreintes d'oiseaux dans la neige. Je floconne à l'aquarelle.
La bougie se reflète dans le soir qui s'annonce.


25/01/2017

*Bavarder*




J'étais à peine arrivée et je lui ai dit, je n'aime pas être là.
J'ai aussitôt ressenti mon erreur.
On ne doit pas parler avec des "pas". On ne doit pas exprimer ses doutes.

Je me souviens de celui qui m'a dit un jour :
"Il y a beaucoup de "pas" dans votre écriture. On aimerait que vous sachiez un peu plus."

*

Une petite phrase parfois, le ton d'une autre, suffit à me faire chavirer pour la journée.
Et le soir, l'angoisse me grignote le cerveau.
Une petite phrase, parfois, le ton d'une autre, suffit à me relever pour la journée.
Et le soir, je sautille sur les quais en imitant les moineaux.

*

Je suis entrée chez le fleuriste à la nuit tombée, j'ai choisi des roses orangées et du feuillage, des fleurettes blanches à mélanger dedans, et j'ai passé la soirée avec mon bouquet Fantin-Latour sous le bras, dans les rues glacées, puis sous la lumière jaune, au comptoir.
Je m'applique à inventer des soirées comme ça. Là, je peux dire, j'aime ça. J'aime être là. Avec cette brassée de roses et le bas de ma jupe qui s'en balance.






















Ma boîte aux lettres est un refuge pour douceurs. J'aime y enfouir ma main pour les recueillir.
J'ai vu un vol de cygnes au-dessus de la Seine et un homme endormi sur une pile de matelas dans le grand froid. Que sont devenues les princesses aux petits pois ?
Je ne prends plus de café chez Claude, je me demande s'il l'a remarqué.
J'ai écrit "La vie est belle" et "Oh la la", elles voulaient ma "jolie écriture" sur leur carte.
Il m'a proposé une coupe de Champagne.
C'est finalement amusant d'écrire quand on n'a plus aucune idée. C'est un peu bavarder.
C'est comme quand ce quelqu'un me dit, j'aime bien parler avec vous. En réalité, il aime quand je dis n'importe quoi.

J'ai fait ces deux dessins pour un projet sur les jardins parisiens. Je ne sais pas s'ils me plaisent.
J'ai la douceur. Il me faut l'âpreté.

J'aime bien quand vous m'invitez.




14/01/2017

*Pleuvoir*
























Je marchais et je pensais, il faut que j'écrive sur mon blog, il y a longtemps que je n'ai pas écrit, mais je ne sens rien que j'ai envie d'écrire là, écrire, oui, mais là, à cet endroit, je ne sais plus quoi écrire et il s'est mis à pleuvoir, c'était mardi et en plus j'avais mal dormi, je m'étais levée plusieurs fois dans la nuit, bref, il s'est mis à pleuvoir, à peine, des gouttes fines, un peu plus qu'une bruine, il s'est mis à pluvioter et je n'avais pas de parapluie alors j'ai pris un vélo et je sentais les gouttes sur mon front sur ma bouche sur mes paupières dans mes yeux même et pourtant je ne pédalais pas plus vite je pédalais nonchalamment je sentais la petite pluie sur mes joues tombantes.
Les joues tombent un peu quand on pense triste je me suis achetée deux livres.

Mercredi je suis montée par le boulevard en tirant mon caddie derrière moi et puis je suis redescendue avec la pluie je n'avais toujours pas mon parapluie et je suis remontée parce que l'imprimeur avait terminé entre-temps et je suis redescendue et j'étais trempée en arrivant, mon téléphone a dit, vous avez fait 8498 pas sous la pluie.

Jeudi j'ai dit je vais aller livrer Klin d'oeil aujourd'hui alors j'ai tout emballé et j'ai pris un vélib et j'ai pédalé, c'est un peu loin, et à mi chemin j'ai dû renoncer la pluie était trop forte et mon sac était en papier tout allait être mouillé.
Je me suis abritée à un comptoir presque rose, un vieux zinc parfait, le monsieur à côté a pris un café noisette il a dit, le temps est humide,  moi j'ai pris un allongé et j'ai regardé les planches de photos, j'ai cherché dessus la photo la plus belle et j'ai souri au souvenir de ce moment que j'avais tant aimé.

Vendredi le soleil me chauffait au travers du carreau je manquais d'efficacité, la faute à la fête de la veille, je vieillis, j'ai commandé deux livres en écoutant la radio, quelqu'un m'a demandé comment j'en étais arrivée à créer cet univers si personnel, la journée était claire mais quand je suis sortie tout s'est assombri je n'avais pas mon parapluie les bourrasques ébouriffaient mon chignon les gouttes désordonnées me piquaient le visage je suis allée au spectacle et après j'ai bu du champagne sous les roses Dominique n'était pas là je tombais de sommeil je n'ai pas pris un deuxième verre.

Samedi finalement il n'a pas neigé dans la nuit, le matin est lumineux, j'envoie "je ne sens rien à écrire je suis inquiète" et j'embrasse des pommettes.


05/01/2017

*Souhaiter*






























Il est temps de vous souhaiter une très belle année 2017...

*

Et puisqu'il me reste quelques cartes que je n'ai pas postées, je les ai mises là.