26/06/2014

*Découdre*































Tout est décousu
Un peu ici, un peu là et l'essentiel nulle part
Je n'écris plus vraiment

Je profite du léger de mes robes, des pas de danse dans les nuits d'été, des rhums arrangés, des baisers, de mes songes, de cet auteur que je découvre, du bord de l'eau, des courants d'air, des mais oui Princesse, de la dentelle, de cette pause sur une chaise verte, des arrosoirs dans le soir, de la pastèque, de la longueur de mes bras, de la douceur de nos draps, du crissement des graviers, de l'ombre dansante, de l'abondance des plantes, de cette longue descente, du scintillement de la poussière, de la lumière jaune des réverbères...

Je voudrais énumérer encore tout au long de votre nuit des mots sortis de mes pensées
Des mots chuchotés, allongée, la fenêtre entrouverte et le rideau qui se soulève

Laisser reposer un peu peut-être

J'ai mis des petits lots avec des badges et des cartes dans le magasin...

22/06/2014

*Contenir*





























La nuit tombe et les galeries autour du jardin du Palais royal sont désertées. L'espace s'offre. Nous avançons. Le grand espace, la galerie immense et longue s'offre m'invite m'attire m'aspire me traverse. Je lui dis.  Je lui dis j'ai envie de m'élancer. Comme ça. Je tends le bras devant moi. J'ai envie de courir et de danser et de sauter comme une danseuse à l'Opéra. Comme une danseuse et faire n'importe quoi. Comme ça. Je lui dis mais je ne le fais pas. Et j'aime le bruit de nos pas sur les grandes pierres anciennes. J'ai mis mes ballerines et je pense à Jean Seberg.
Il me pousse. Elance-toi danse je te regarde. Il me pousse il m'incite allez il m'encourage. Mais je ne le fais pas.
Je sens combien je me retiens. Je sens combien j'étouffe mon désir.
Alors c'est lui qui s'élance et qui danse et nous rions beaucoup.

Puis arrive le moment de la place de Valois.
Je crois que j'aimerai toujours les nuits d'été et leurs possibilités.


19/06/2014

*Rêver*




























J'ai emprisonné un tout petit secret
J'ai dessiné un tout petit dessin
J'ai glissé une toute petite photo
Un minuscule coquillage
Et deux ou trois petits riens encore

Ce sont des secrets pour rêver à l'heure de la sieste...
Juste quelques pochettes.

Il n'y en a plus !

17/06/2014

*Pampiller*































Pendant que je n'écris plus, le parquet de l'hôtel particulier grince sous mes pas. Je suis seule dans le musée, j'avance seule dans la pénombre, je vais jusqu'à éviter la clarté. Je me délecte de cette solitude silencieuse. Je me délecte des pampilles. Je me délecte de ma mélancolie, en même temps qu'elle me pourrit les yeux.
Pendant que je n'écris plus, je piétine ma tristesse à petits pas très doux, je muselle mes doutes de tes doigts emmêlés, et j'enfile des éclats, des éclats de rire légers.
Pendant que je n'écris plus, il arrive qu'on m'enlève et que j'emmagasine de quoi écrire pour les années à venir, si je me remets à écrire.
Pendant que je n'écris plus, je lui dis, j'ai toujours le même ton je voudrais changer de chanson je m'accroche au même souvenir il me faut des années, vous voyez, des années pour ne plus y penser. Je vois très bien, il dit, ça me rappelle cette histoire de grain de beauté, je vais vous la raconter.
Pendant que je n'écris plus, je trébuche encore, encore et encore, encore et encore tellement, sur le même trottoir, la même aspérité, toujours, qui n'en finit pas de grossir, insidieuse.
Pendant que je n'écris plus, il s'ébauche aussi des prémices de toutes sortes qui me ravissent. Il faut dire que les prémices, c'est toujours ravissant.




11/06/2014

*Margeller*




























Il parle de margelle et je pense à cette petite comptine que me disait ma grand-mère et que j'ai tant répétée. Cette petite comptine où il est question d'une tartine et qui commençait par "Minette minette, d'où viens-tu ?....."
Cette petite comptine qu'il fallait dire en caressant le creux de la main. Cette petite comptine.

Il parle de margelle et de puits et d'amour perdu. Au fond.

Je pense à la tonnelle, j'imagine une glycine. L'ombre parfumée.
C'est là qu'elle écrit une lettre, une longue lettre. Une lettre qui raconte la solitude et le silence et le doute et l'incompréhension et l'inquiétude et l'amertume et le soulagement.  Elle écrit. Elle écrit car elle a décidé de poster, de se délier de l'immobilité, de dire, de creuser, de relier. Elle a cherché elle a supposé elle a trouvé elle a extrapolé, elle sait où envoyer comment rejoindre, traverser. Oui, elle sait, elle est déterminée.
Et puis la lettre, les longues pages noircies, la petite écriture qui remplit tout, qui ne s'arrête plus qui ne doute pas qui dit qui avoue qui interroge. C'est soudain comme un roman. Un petit roman.
Et puis elle plie en deux glisse dans l'enveloppe colle enferme protège cachette l'histoire les mots la lettre le baiser. Le baiser de la dernière ligne. Très droite.
Sur la margelle du puits pose la lettre et court chercher l'adresse.
Il ne reste que le silence de l'ombre sous la tonnelle.
Et puis revient et c'est le courant d'air.
La lettre.
Légère.
Tressaille à peine et, frôlant dans un bruit sec la pierre la margelle le lichen, se suspend un instant dans le parfum avant de tomber.
Le puits.
Tourbillons. Lents. Elle volette. Danse. S'enfonce dans le sombre, blanche. S'enfonce encore. Encore encore encore. Disparaît dans le profond.
Elle. Celle qui revient avec l'adresse. Elle. S'arrête brusquement défaille. Impuissante face au tressaillement de l'enveloppe. A la merci du souffle du vent. Tremble. Ne respire plus un instant. Ne respire plus. Encaisse. Suffoque presque. S'enfonce dans le sombre elle qui juste se redressait. Replonge. Soudain si pâle. Blanche.

Et par ici, des couleurs du Rififi...


06/06/2014

*Fonduenchaîner*































Pendant que je n'écris plus, je me fais mon cinéma.
J'alterne entre la Nouvelle-vague et Hollywood, je cours pieds nus j'enfile une robe fourreau, je dis qu'est-ce que j'peux faire, je dis prenons par là.
Puis vient la musique, et tout le tralala...

Et pendant que je n'écris plus, les capucines fleurissent aussi.


01/06/2014

*S'apaiser*

















Et s'il suffisait de s'acheter de la lingerie à bretelles dorées, des salomés vertes et une robe en soie ?
Et s'il suffisait de laisser chacun croire et penser et médire et ignorer à sa guise sans y penser sans y croire sans médire puisque vraiment je ne vois pas ?
Et s'il suffisait de relire ce mail-là, de sourire et d'ignorer désormais les détails ?
Et s'il suffisait de vous écrire les jours où il fait gris ?
Et s'il suffisait aussi de ne plus écrire et de s'en tenir aux fleurettes ?
Et s'il suffisait de faire confiance à cette rencontre-là, à ce projet-là et à celui-là aussi ?
Et s'il suffisait de s'abandonner à l'évidence et de voir si le reste suit ?

Puis s'accouder au zing encore dès lundi matin et enchaîner les rituels qui font du bien.

Et parce que le soleil me chauffe les jambes et que le petit manteau jaune rend mon pas léger même à l'endroit où avant je devenais triste à cause du souvenir, parce que oui, parce qu'il m'a suffi de faire tout ça en trois jours que ça ne me suffira pas longtemps mais parce que quand même, oui, je ressens l'apaisement.
Et le vert du printemps.
Et la douceur des joues et des soirs.
Et plus que ça même.


Et s'il suffisait d'aller rendre visite aux Arpettes samedi 7 et dimanche 8 juin ? Moi, j'y vais !