24/10/2014

*Compter*




















Il y a eu celle-là.
Il y en a eu une autre aussi. Les mails n'existaient pas encore. Mon papier à lettres était bleu.

En juin dernier
Je lui rendais visite
Et
Surprise
Je ne m'y attendais pas du tout
Je n'aurais pas pu imaginer
Je la connaissais à peine
Elle m'a proposé
C'est presque incroyable
Une correspondance.
Bonheur.

Elle a envoyé la première lettre
Je poste aujourd'hui ma huitième
J'en ai neuf d'elle
C'est presque un secret.
J'espère que nous nous écrirons longtemps.

J'ai dû lui poster deux cartes postales aussi
Il y a aujourd'hui sept roses blanches épanouies et graciles à mon rosier
J'ai quatre chatons tout ronds sur mon canapé
Je viens de boire un mauvais café
J'ai reçu un virtuel baiser à 7h08
Je dessine vingt-quatre dessins minuscules
Trois abonnés de plus et j'atteindrai un chiffre rond
J'ai écouté cinq fois de suite la même chanson
Je ne sais pas comment chiffrer le silence
J'ai lu deux livres en quatre jours alors que je ne lisais plus
J'ai trois lieux pour écrire
J'attends une réponse
J'ai épluché neuf pommes
J'habite au cinquième
Ils partent quatre jours
Ceci est mon cinq cent vingt-sixième papillonnage
Je ne sais pas vraiment jusqu'à combien je peux tenir




19/10/2014

*S'endimancher*


















Je reçois : "Dimanche solaire. Rouge et doré. Pensées."
J'envoie : "Dimanche silence. Dimanche lecture. Dimanche lenteur. Dimanche cogitation. Dimanche chatons. Dimanche sourire. Dimanche poulet rôti. Dimanche rose blanche. Dimanche écriture. Dimanche lessive. Dimanche jupe parachute. Dimanche allô. Dimanche vélo. Dimanche tango. Dimanche chaussures dorées. Dimanche cavalier. Dimanche on danse. Dimanche ça tourne. Dimanche ça virevolte. Dimanche un verre. Dimanche à bientôt. Dimanche marcher un peu. Dimanche attraper le bus. Dimanche bercée. Dimanche qu'est-ce qui m'arrive. Dimanche une envie. Dimanche non. Dimanche si. Dimanche oreillette. Dimanche le message du 11. Dimanche pourquoi maintenant. Dimanche play. Dimanche fermer les yeux. Dimanche pincement. Dimanche spleen. Dimanche. Dimanche. Pensées."



16/10/2014

*Garder*
































Je garde des moustaches de chats dans une boîte à fleurs
Je garde mes dents de lait
Je garde un oeil sur eux
Je garde des paquets de lettres d'amour, je ne sais plus toujours qui me les a écrites
Je garde des petits bouts de pas grand-chose (des miettes, dirait Julie)
Je garde une cicatrice que vous ne pouvez pas voir
Je garde quatorze bocaux remplis avec des choses de toutes sortes récupérées sur plusieurs années dans les poches d'un de mes fils
Je garde espoir (mensonge)
Je garde un message depuis le 11 octobre 2013 dans mon téléphone, je n'ai ni le courage de l'effacer, ni de le réécouter
Je garde tous les tickets de mes sorties depuis que je vis à Paris
Je garde de nombreux secrets heureux
Je garde un petit caillou spécial
Je garde les yeux fermés pendant les scènes violentes des films
Je garde de nombreux secrets douloureux
Je garde une plume
Je garde le numéro de téléphone de personnes que je n'appellerai plus
Je garde les cheveux longs
Je garde beaucoup de choses pour moi

Je ne sais pas vraiment pourquoi j'ai commencé cette liste, je n'aime plus les listes. Je pourrais continuer celle-là longtemps, je garde de moins en moins mais toujours beaucoup trop. Je crois que je ne savais pas trop quoi écrire mais que j'avais juste envie d'écrire une chose que je gardais au chaud.

J'ajoute que, depuis dimanche, je garde près de mon lit un méli-mélo d'amour : les quatre chatons de Maïa que j'embrasse des dizaines de fois par jour.


09/10/2014

*S'enjuper*




















Quand je suis entrée dans son bureau, j'ai regretté d'avoir choisi cette jupe. Mes talons ont fait beaucoup de bruit sur le vieux parquet, j'ai fini par marcher sur la pointe des pieds.
Il m'a apporté un café dans un gobelet en plastique blanc.
Et il a tout déballé.
Et puis j'ai tout déballé.

Quand je suis ressortie dans la rue et que le vent doux faisait voler ma jupe, je n'ai plus regretté.
Quand j'ai pris un vélo et qu'elle dévoilait mes collants à plumetis en faisant des vagues, je me suis dit, j'ai bien choisi.
Et quand, en montant les marches en bois du parvis, elle s'est gonflée comme un petit parachute, alors là j'étais comblée.

Une jupe, un peu de vent et j'oublie....

*

Et puis ce matin une sensation, et puis sous la douche une phrase qui en découle : je crois que je préfère l'étiolement à la coupe franche.
Peut-être quand cela m'arrange.

Les calendriers 2015 sont dans le magasin !


04/10/2014

*Amainer*


































Ajouter encore : Les mains lavent, les mains enveloppent, les mains rassurent, les mains s'opposent, les mains poussent, les mains sèment, les mains s'aiment.... Les mains. Les petites mains. Les grandes mains. Toutes les mains.