31/12/2010

*Se répandre*

Comme un grand vide
Un immense espace
Chercher le mot pour l'écrire
Une sensation
Une petite chose minuscule
Penser à toutes ces années
Celle-là même qui se termine
Inévitablement
Se dire
Je n'ai rien fait
Si minuscule
Je m'éparpille
Inévitablement
Penser
A ceux qui sont partis
Inévitablement
Se répéter
Oui pardon je sais
Inévitablement
Se dire
Cette fois
Cette année prochaine-là
Il faut tenter ça
Mais désormais
Ça fait si longtemps
Rester sereine devant l'évidence qu'on ne le fera pas
Inévitablement
Se sentir poursuivie par le temps
Mes mains
Oh
Mes mains sont si vieilles déjà
Inévitablement
Entrer dans une librairie
Regarder tous ces livres
Tous ces mots ces noms immobiles
Le dernier de la pile
Qui m'attendait sûrement
Pour que je flotte avec lui
Inévitablement
Traverser le parvis
Toc toc toc toc sur le bois
Regarder au loin
Inévitablement
Penser à te prendre la main
Rentrer au chaud
Regarder toucher encore la trace de l'escargot
S'émouvoir de ce précieux cadeau
Et préparant mon sac
Sourire au souvenir de ce moment joyeux avec l'Arrosoir
Inévitablement
Refermer la porte
Laisser le petit chat
Descendre dans le métro
Sentir ses pensées cahoter de-ci de-là
Ne plus savoir où on va
A la gare
Oui
A la gare
Suivre le flot immense
Cette masse qui se déverse
Cette masse qui avance
Cette masse qui monte et qui descend
Le nez penché sur son écran
Et elle qui me surprend me réveille m'éblouit
Elle
Mais pourquoi
Comment est-ce possible
Sur les marches grises
Ignorée par la foule
Elle dans une robe noire
Des haillons magnifiques
Son très joli visage
Des cheveux d'argent sous son foulard
Une si vieille vie là qui se termine
Elles est seule par terre
Allongée dans la poussière
Elle serait si belle sa misère
Sur une photo documentaire
Je la regarde
Ce long instant où je passe
Je la regarde elle me regarde
J'esquisse un sourire elle ne peut pas
La foule m'aspire
Je suis perdue
Un vertige
Et moi,
Sur quel escalier
A 80 ans
Je n'attendrai plus ?
Commander un thé
A emporter
Nature ou fruits rouges on me propose
J'ai le luxe de choisir
Nature je réponds
Fruits rouges je reçois
Inévitablement se dire
Qu'on écrit toujours triste
Arrêter pour aujourd'hui
Au risque d'y passer la nuit
Se promettre d'être légère
Parce qu'on sait l'être aussi
D'ailleurs
Repousser l'inévitablement
Qui n'est pas amusant
Et
Exceptionnellement
Enfiler une petite mousseline
Une chose de fille
Et courir
Courir
Légère
Voler peut-être
Jusqu'à l'année prochaine



12/12/2010

*Piocher*

Point de lapin, de souris, de raton, de mulot, de lutin, de singe ni de chiot dans la maison du papillon, mais un Django bien rigolo (qui gagne peu à peu en sagesse !)
Merci à toutes d'avoir joué à la devinette....




Les petits noms sur des papiers ont été recopiés
Pliés en quatre dans la passoire verte ont été mélangés
Les yeux fermés trois mains l'une après l'autre ont pioché
Les trois gagnantes recevront chacune un calendrier !



Alors que je prépare mon texte à poster, Django vient de piocher (et croquer) un quatrième petit papier dans la passoire abandonnée. Comment résister ? Douce Amer recevra donc aussi un calendrier, comme Granny, Les Pommettes du chat et Véronique !

11/12/2010

*Composer*

Un jour, une grenouille fit toc-toc derrière l'écran du papillon :
- Bonjour, Papillon, dis-moi, si je te demande de me fabriquer trois petits calendriers, tu me diras oui ?
- Oh ?.... Mais oui, Grenouille ! J'ai très envie d'essayer, et, si tu me pousses un peu, c'est encore mieux !

Alors le papillon réfléchit, dessine, découpe, colle, rate, doute, recommence, bidouille, plie, déplie, replie, et fabrique trois petits calendriers... Et puis les multiplie !






❀ Le calendrier à colorier : Un arbre, les saisons, et une grande échelle de 80 centimètres !
❀ Le calendrier à poser : c'est la maison du papillon à visiter pièce par pièce...
❀ Le calendrier à promener : 13 petites cartes, 12 petites choses à ne pas oublier pendant toute l'année...

Bon, j'avoue, là, on ne voit rien.... Alors, si vous voulez les voir un peu mieux, cliquez ici, et si l'un d'eux vous intéresse, envoyez-moi un petit mail....
(Et puis, aussi, j'ai fait réimprimer des accordéons....)

On peut voir aussi les calendriers du papillon chez :


07/12/2010

*Rêver*

Il y a ce rêve
C'est surprenant les rêves
Déroutant même
Il y a ce rêve
Je me réveille
Ha ?.... c'était un rêve
Oui.... et le goût qui reste
Il y a ce rêve
Un jardin
Beaucoup de vert
De l'herbe
Un air d'été
Un air doux
Un parfum peut-être
Une robe blanche
Satinée
Une ancienne robe
Un plastron en dentelle
Elle est si belle cette robe
Je la connais
Elle, dans sa robe blanche
Lui, je ne sais plus
Je ne sais que son sourire
Leur sourire
Leurs bras nus qui à peine se frôlent
Juste une fois
Ils sont assis
Des chaises sûrement
Ni côte à côte
Ni face à face
Une drôle d'inclinaison qu'ils prennent finalement pour se voir
Il y a ce rêve
Leurs sourires
Ce jardin
Cette lumière
Mais il fait nuit encore quand je me réveille
Alors
C'était un rêve
Pas un rêve de saison
Ce n'est plus la saison de ce rêve
Pourquoi ce rêve
Prendre les aiguilles
Attendre que le jour se lève
Se perdre avec la sensation de ce rêve
Se perdre dans les points à l'endroit à l'envers
Une pelote encore
Une pelote jusqu'au petit matin
S'accrocher à ce petit fil
Oui c'est bien




Attention, rêver n'empêche pas de jouer aux devinettes...

03/12/2010

*Deviner*





Qui prend mon canapé pour un cocotier,
Et adore me mordre les pieds ?
Qui a lacéré la tapisserie,
A fait pipi dans mon lit et dans les chaussures d'Emile ?
Qui a déchiqueté mes mitaines préférées,
Et va à la pêche dans ma tasse de thé ?
Qui met ses pieds dans mon assiette,
Et éparpille les chaussettes ?
Qui a mis mon papyrus en vrac,
Et adore se cacher dans les sacs ?
Qui s'attaque à mon petit fauteuil en osier,
Et enquiquine son aînée ?
Qui me suit partout dans la maison,
Est très très doux et sent si bon ?


Facile !
Une petite surprise (différente) pour trois visiteuses (ou visiteurs !) tirées au sort (le 12 décembre) parmi les bonnes (et les mauvaises !) réponses.....

30/11/2010

*Décompter*



Le papillon est très heureux
Ses accordéons se sont envolés
Puis dépliés

Quoi de mieux pour eux
Que de se retrouver cachés
Dans un très joli calendrier
Aux surprises variées !

Merci beaucoup
A la talentueuse créatrice





27/11/2010

*Révéler*



Le Père-Noël existe........




Il a déposé tout ça dans ma boîte aux lettres et s'appelle :

Catarina (l'adorable chien aux oreilles fleuries)
Emmanuelle (un papillon en papier à faire envoler)
Viccha (une brassée de jolies étiquettes)
Angélique (un lien-collier joliment inventé)
Gentille sorcière (un papillon en fil de fer)
Mirabelle (un petit badge clin d'oeil !)........
Granny (deux jolies poulettes comme celles-là que j'ai oubliées de mettre dans mon paquet.... Zut !)

Merci merci merci.....

Si j'ai oublié un gentil Père-Noël, qu'il me pardonne, je suis trop gâtée......

24/11/2010

*Submerger*



Avant
Je crois
Il y a longtemps
Et encore plus longtemps
J'avais du temps
Avant
Riche de temps
Parfois
Même
Je m'ennuyais
Avant
Tellement je retenais
Je n'osais pas
Je n'essayais pas
Ni de dire ni de faire ni de prendre ce chemin-là
Ou l'autre encore
Et celui-là
Avant
Avec ce temps sous mon bras
J'errais sur les ponts
Je sillonnais la nuit
Je regardais le plafond
Je ne faisais aucun bruit
Et puis l'horizon
Je me fondais dans lui
J'attendais ce garçon
Et quelqu'un d'autre aussi
Qui me pousse
Qui me dise
Oui
Qui me dise
Allez
Qui me dise
Vas-y
Mais
Malheur
J'ai beaucoup trop attendu je crois
Je me suis tant tortillée dans ma tête
Aujourd'hui j'ai perdu celui que j'avais sous mon bras
Le temps
J'ai perdu mon temps
Je le cherche
Je lui cours après
Rien à faire
Je n'en ai plus
Alors que maintenant
J'aimerais tant
Oser enfin
Tenter au moins
Eh bien
Plus rien
Pas une minute
Je cherche je cherche
Pas moyen de remettre la main dessus
Plus de temps
Où es-tu
Je cours je cours
Tu me nargues, c'est ça ?
Tu me dis qu'il est trop tard
Oui
Je sais
Il est trop tard
Je n'ai pas pris le temps au bon moment
Je n'ai même pas le temps
Aujourd'hui
De l'écrire convenablement

21/11/2010

*Récolter*



Les dernières tomates cerises du balcon
Fraîches de la dernière pluie
La récolte tient au creux de ma main
C'est joli
Dans la passoire verte
C'est joli
Elles font la ronde dans la coupelle
On en fait quoi ?
Des brochettes ?
Une conserve de grand-mère ?
Une tartelette ?
Un mariage avec la salade verte ?





Eh bien non
Je n'en ferai rien
Juste un dessin
Quelqu'un est passé
A tout mangé
Ne cherchez pas
Je sais qui c'est !







14/11/2010

*Se dévoiler*


Mes quinze auteurs préférés, elle me demande, la jolie Mirabelle...
Mission impossible pour le papillon qui ne sait pas choisir.
Tenter d'évoquer, alors, des auteurs qui m'ont marquée...

J'ai commencé à lire très tardivement, trop occupée que j'étais à papillonner dans la campagne, dans ma cabane, dans mon tutu, dans mes nuages...
C'est, je crois, le premier garçon que j'ai embrassé sur la bouche qui m'a donné le goût des livres. Mais ce que j'ai lu avec lui s'est envolé avec nos baisers.
Je pense aussi que Monsieur Gainsbourg m'a beaucoup influencé, et qu'avec Baschung, Barbara aussi, il fait partie des plumes que j'admire. (Je ne les écoute plus beaucoup, mais ils ont de talentueux "héritiers" qui m'accompagnent....)

Envie de citer Oscar Wilde et Jules Barbey d'Aurevilly, dont je remplissais des carnets de leurs citations.

Arrivée à la grande ville, j'ai découvert Sagan et Duras, qui m'ont fascinée autant par leur vie que par leur œuvre.

Stephan Zweig, bien sûr.
Modiano aussi.

Juste pour un de ses livres que j'ai lu en un dimanche après-midi passé sous la couette (il y a très très longtemps), et pour la correspondance secrète qui s'en est suivie, David di Nota est dans un petit coin de moi.

J'aime beaucoup aussi les livres de Sophie Calle.

Les deux Christian de chez Minuit, Oster et Gailly, sont mes stars depuis quelque temps.

Et puis, j'ai lu peu de choses de Fabrice Melquiot, mais j'ai envie de le citer pour ce texte, L'Actrice empruntée. J'adorerais interpréter ce monologue, ainsi qu'un autre (mais là je ne vous dis pas de qui !). Peut-être dans une deuxième vie, quand je serai coccinelle...

Et pour la douceur, la tendresse, l'émotion, je pense à Gabrielle Vincent et ses deux héros, Ernest et Célestine, parce que j'ai toujours rêvé (comme Cendrillon !) d'habiller une petite souris, et parce que c'est si bon d'être protégée et regardée par un doux et grand Ernest.

Bon, bon, je suis à quinze, je m'arrête ! Il y en a d'autres évidemment, et puis, surtout, il y a tout ceux que je n'ai pas encore lus et qui seront bientôt mes préférés.... (Sauf que, là, je suis dans un creux lecture. Oui. J'avoue.)

Si elles le veulent et, comme c'est le jeu, je passe ce difficile exercice à Paola, la Grenouille, le Mulot, l'Arrosoir, l'Epicière et la chic fille !
(En fait, je viens de lire la règle du jeu quelque part : citez 15 auteurs qui vous viennent à l'esprit en moins de 15 mn.....)

PS : Alors que je rentre de promenade avec Fragments sous le bras, je découvre ce texte dans les premières pages : "La poudre du papillon". Sourire.
A suivre...........

11/11/2010

*Résister*


Ce bouton-là
Brave de sa délicatesse
Le froid la pluie le vent le gris
L'automne.
Il a osé
Il est sorti
S'est imposé
Mais comment faire
Pour éclore
Quand le soleil n'est plus
Quand plus personne
Quand les regards se cachent
Quand la solitude nous accable ?
On a beau dresser le cou
Danser dans le vent
Rosir ses joues
On a beau
On a beau
Tu es beau petit bouton
Je te comprends tu sais
Et je te regarde moi
Je te regarde



Et, à propos de rose, il y a plus d'un an, alors que je débutais maladroitement mon blog, j'écrivais *regretter*. Hier, j'ai vu Les Rêves dansants et je pourrais écrire encore exactement la même chose.

08/11/2010

*Pianoter*





Il y a cet air
Dans mon dos
Ces douces notes de piano
Un peu tristes
Détachées
Egrenées dans la fin de cet après-midi
Dans la lumière qui décline
Dans ma mélancolie
Il y a cet air
Je suis à mon bureau
Je bricole
Des petites choses
Il y a cet air
Que tu mettais le soir
Parfois
Quand je venais te voir
J'arrivais
J'avais grimpé les étages
Tu sais combien
Combien de marches
J'arrivais
Nos sourires
Il faisait nuit
J'aimais te regarder sortir la sauge du bocal
Tu m'avais surprise la première fois
La sauge entre tes doigts
Je m'asseyais ici ou là
Je regardais ton chez toi
La table ronde
La table basse
Les livres que tu me lisais parfois
Tu sortais les grands bols
J'entendais l'eau frémir
Je ne savais pas vraiment
Pourquoi je montais jusque-là
Je ne savais pas vraiment
Si tu voulais me voir
Je ne savais pas vraiment
Je ne veux pas savoir
Cet air de piano m'immobilisait dans ta nuit
Il y avait quelque chose de très doux
D'un peu triste
De très joli
Il y avait quelque chose
J'oubliais
C'est tout









(Rien à voir avec mon air de piano, mais quand même, une pensée pour Paola qui se promène aujourd'hui à Paris sur son tapis volant sous un parapluie et qui aime... Paola aime et j'aime quand Paola aime....)

06/11/2010

*Durer*





Tu as raison
C'est éphémère, les papillons





30/10/2010

*Japoniser*





Justement
A force d'évoquer
Hier
Le papillon s'est promené
Oui
A arpenté la butte grise
Tous les gris a regardés
Des pavés aux rambardes de fer forgé
S'est laissé surprendre par le rouge des vignes vierges
Si lumineuses au soleil
Et puis
Voir les amoureux
Sourire
Sillonner
Descendre et remonter
S'essouffler dans les escaliers
Sautiller
Ne pas oublier
Se remettre du rouge à lèvres
Avant de se retrouver
A l'heure précise
Devant la porte vitrée
Et alors
S'émerveiller devant les détails
Le ballet des mets
Les petites bouchées colorées
Les saveurs doucement surprenantes
Les carafes toutes différentes
Avoir la sensation de se régaler
Repartir par les Abbesses
Rassasiés
Descendre dans la douceur du soir
Regarder au fond des bars
Attraper un vélo en duo
Se griser de l'air de Paris
Penser au lendemain
Puis ne plus penser à rien


Je ne sais pas pourquoi, j'étais sûre que l'Oeuf chanteur allait deviner où j'étais allée !

16/10/2010

*Evoquer*


Il fait froid
Le Sacré Coeur se confond avec le blanc du ciel
Il y a le silence de l'hiver
Une grande gamme de gris autour d'eux
Les gris de Paris
Comme dans un décor de cinéma
Un dessin de Tardi
Un croquis à l'aquarelle
Les pavés arrondis
L'anthracite
L'asphalte
La pierre de taille
L'ardoise
L'écorce nue
Le fer forgé
Les pigeons égarés
Noir gris taupe nuage
Mélangés
Joli dégradé
Ils sont seuls
Tout en haut
Derrière
Derrière ce sacré coeur
Montmartre est vide
Sa main sur le muret sent la chaleur d'une autre l'effleurer
Elle sourit
Ils reprennent leur marche
Descendent remontent
Les petites rues
Les escaliers
Dans un sens
Puis dans l'autre
Ils parlent
Lui surtout
Surpris qu'il est
Comme elle
Par son désir
De se découvrir
D'être ensemble
Ils se regardent
Ils se sourient
Tiens
Il ose
Un baiser
Oui
Comme ça
Par-dessus la rambarde
Pourquoi pas
Il continue de parler
Ils continuent d'avancer
Ses joues à elle ont rosi
Mais rien ne s'est passé
C'est presque une petite danse
De sautiller
Heureux
Dans les escaliers
Et il ose encore
Un deuxième baiser
Et puisque c'est bon
Allons jusqu'à trois
Et après
On ne sait plus compter
Alors
Maintenant
Leurs doigts se rencontrent
A peine d'abord
Puis un peu plus
Leurs mains se cherchent
Se rassurent
Ils se déclarent amants secrets
Et dévalent les pentes leurs sourires enlacés
Leur jeunesse en bandoulière
Leurs regards émerveillés
Il lui dit
Tu devrais mettre du rouge sur tes lèvres
Comme les actrices hollywoodiennes
Il a raison
Au fond
Oui
La vie
C'est du cinéma aussi
Surtout à Montmartre
Quand le ciel devient gris

D'ailleurs bientôt les premières gouttes
Il faut rejoindre le métro
Traverser le pont Caulaincourt en courant
Le cimetière dessous, c'est envoûtant
Ses cheveux à elle dégoulinent sur son rire
Quel bonheur de s'embrasser sous la pluie !








Texte inspiré par la question de Miss Suprbo
Et, bien sûr, Montmartre m'évoque encore bien d'autres choses....


12/10/2010

*S'inspirer*
















de Paste via la dénicheuse de merveilles (Chez qui j'ai probablement trouvé Fleurografie il y a quelques temps......)



10/10/2010

*Mentir*



J'aimerais mentir
Ne plus prononcer ce chiffre qui me chavire
Ce n'est pas possible
Déjà
D'en être là
Ça ne passe pas
Ça ne passe plus
Ça coince
Ça heurte
Ça grince
Ça blesse
C'est vertigineux
Ce temps qui m'aspire

Mais si je peux mentir
Moi
Ne pas dire
Ce chiffre-là
Le visage
Lui
Le mien
Mon corps
Ne ment pas
Alors

Je ne dis rien
C'est plus simple


(A moins que j'omette...)

(Mais arrêtez ! Au secours ! Non non non... ce n'est pas mon anniversaire !)

07/10/2010

*Essayer*








Oui, un essai (la chose est encore à améliorer !)
Une petite série de cartes postales
A l'occasion d'une fête des fleurs à la campagne
Et comme il en reste quelques-unes....
(Vous pouvez choisir la couleur de votre enveloppe, si si....)

Un aperçu des cartes chez les adorables Lollipop, Arrosoir, Marmotte, Oeuf Cocotte...

04/10/2010

*S'imposer*



Je vous rassure
Ce n'est pas du tout d'actualité pour le papillon
Juste une impression qui me traverse
Quand je regarde mon balcon



01/10/2010

*Gribouiller*



C'est en voyant ce dessin-là, sur le blog de Fifi,
Qu'une gentille inconnue m'a demandé de lui faire un gribouillis
Pour la bannière de son blog et sa carte de visite...

Copie rendue !
Merci Géraldine...

27/09/2010

*Ressembler*




Jeanine vivait dans un taudis
Un impeccable taudis
Jeanine n'avait ni douche ni toilette
Une table en Formica et un caddy à roulettes.
Jeanine vivait dans une sombre caverne
Presque sans lumière
Au métro Bonne Nouvelle.
Jeanine buvait du café
Regardait la télé
Tuait des blattes à longueur de journée.
Jeanine fumait des gitanes
Puis faisait son ménage,
Portait un chignon, des lunettes
Et des blouses à fleurettes.
Jeanine faisait des crêpes
Et m'appelait dans l'escalier
J'habitais au-dessus d'elle
Et je descendais lui parler.
Je descendais souvent
J'avais vingt ans
Je commençais ma thèse sur l'errance
Je lui rapportais Telestar le mercredi
En rentrant de mon cours de danse
Et parfois du café de la brûlerie
Elle aimait en avoir d'avance.
J'adorais les maniques crochetées de Jeanine
Ses petites tasses fleuries
La poésie de ses murs plus que jaunis.

Un jour le coeur de Jeanine s'est disloqué
L'ambulance l'a emmenée
J'ai couru couru mais à Lariboisière on ne m'a pas laissé entrer
Le lendemain
J'ai couru encore avec des pâquerettes roses à la main
Jeanine ne pouvait plus me parler
Son sourire s'était envolé
Son regard était inquiet.
J'ai regardé ses cheveux blancs, défaits
Sa peau claire et laiteuse, immaculée.
Tout était très blanc à cet instant
Elle, les draps, la blouse, la chambre.
J'ai posé près d'elle mon petit bouquet
Je n'ai pas senti sa tristesse s'alléger
Nos silences étaient désemparés.

Je suis revenue le lendemain
Elle était morte dans la nuit
Vous êtes de la famille ?
J'ai hoché la tête et je suis repartie
J'ai pleuré je n'ai rien dit

Moi qui ne crois en rien
J'ai regardé le ciel
Je ne sais pas pourquoi
J'ai pensé
Le blanc sûrement
J'ai pensé
Jeanine, maintenant, ce sont les nuages qui te ressemblent



La jolie manique qui me rappelle Jeanine,
Je l'ai trouvée chez Granny, parmi les jolies choses qu'elle fabrique

25/09/2010

*Radoter*



Radoter
C'est piétiner aussi
C'est un peu pareil
Au fond

20/09/2010

*Tutoyer*



En arriver toujours là
A ce tu-là
C'est normal
C'est comme ça
Dans la vie
On se tu
On se toi aussi
On se tutoie
Et pourtant
Voyez-vous
Le vous parfois
C'est plus doux
Vous ne trouvez pas ?
- Est-ce que je peux lire quelque chose de vous ?
- J'ai très envie de vous embrasser
- Voulez-vous danser avec moi ?
- Je crois que vous avez froid
- J'aime tellement vous regarder
- Comment vous appelez-vous ?
C'est doux
Vous
Parfois
Vous c'est doux
Vous êtes si doux
Mais en même temps
Pour vous
C'est vrai
Je dirais bien tu désormais
J'ai l'impression d'être vieille à faire des manières
Déjà que je suis vieille
Alors oui tiens
Oui tu
Tu viens
Laissons ce vous si doux
Tu veux bien
Tu
Moi
Je
Sans vous
C'est possible aussi que ce soit doux
Ecoute
Et filons
J'adore traverser les ponts
Et vous entendre me dire votre prénom








15/09/2010

*Remarquer*






Les gens devant lesquels je trébuche
Me disent que j'ai de jolies chaussures
Les gens devant lesquels je suis cruche
Me disent que j'ai de jolies chaussures
Les gens que j'aimerais rencontrer
Me disent que j'ai de mignons souliers
Les gens à qui je voudrais parler
Me disent que j'ai de mignons souliers
Les gens qui pensent que je suis folle
Me disent qu'elles sont belles mes groles
Les gens qui plombent mon envol
Me disent qu'elles sont belles mes groles

Bon
Demain
Si vous croisez quelqu'un pieds nus......





12/09/2010

*Expliquer*


Tu vois
Oui
Enfin non
Nous ne nous sommes pas vus
Tu m'avais dit
Pourtant
Croisons-nous
Je passe
Un coup de vent
Cet après-midi-là
Mais
Voilà
Je n'ai pas pu
Pourtant
J'étais là
Mais non
Parce que
Tout ce temps
Tu comprends
Tout ce temps
Entre nous
Passé
Sur nos mains nos visages nos pensées
Tout ce temps
Depuis nous
Et maintenant
Autour de toi ces fillettes qui tournent
Autour de moi ces garçons qui courent
Alors
Non
Je n'ai pas pu
Comme ça
Te croiser
Te voir
En coup de vent
Cinq minutes
Tu voulais
Oui
Mais tu n'avais pas le temps
Remarque
En courant
Finalement
Tu n'aurais pas vu
Mais quand même
Je ne suis plus
Tu sais
Même si
Evidemment
En courant
Tout ce temps
Qui court finalement
Alors
Une prochaine fois
Oui
Si tu repasses
Prenons le temps
Un instant
De nous voir
Tranquillement


07/09/2010

*Recueillir*


Eh bien oui
Ce jeudi
Je sors de l'atelier coloré
Et là
Oh là là là
Quels cris
Un trésor en détresse
Non c'est impossible
Que faire ?
Laisser cet adorable
Comme ça
Pleurer seul dans le passage ?
Voyez-vous
Fifi a déjà un Charlie petit dans les bras
Alors ni une ni deux
Le papillon n'hésite presque pas
Oui, le papillon craque
Et se charge de ce bébé-là
Voilà c'est mieux
Dans mon sac
Petit merveilleux

Je vous présente
Le dernier trésor de trottoir de ma collection
Reste à lui trouver un prénom