31/07/2015

*Enlacer*






































On freine toujours un peu dans les descentes on apprend la prudence
Mais
N'est-ce pas grisant ce courant d'air cet élan la jupe qui se soulève l'inattendu de l'emballement ?

J'enlace l'été suspendu silencieusement derrière les persiennes

Ce soir
Regarde le ciel




26/07/2015

*Sangloter*


























Il y avait des sanglots très tristes dans mon rêve. Si bien qu'en me réveillant j'en ressentais encore les secousses. Mais mes yeux étaient secs et j'avais perdu le pourquoi des larmes.

*

J'avance dans la petite rue désertée. Des roses anciennes dans la vitrine. Il a écrit à la main une citation sur du kraft, le fleuriste. Je m'arrête.
"Mesdames, si la personne qui vous accompagne vous estime si peu que, passant devant l'échoppe d'un fleuriste, elle ne vous comble pas d'un baiser et de fleurs : quittez-la !" Ovide, L'Art d'aimer.
Je vérifie derrière moi. Il n'y a personne.

*

Dans la voiture j'augmente le son de la chanson et nous rions en nous tortillant. J'ai mes talons dans mon sac j'y glisse mes pieds je ferme les boucles. Qu'il est bon de tanguer sous les arbres quand la nuit tombe.

*

Juillet se parcelle en douces sensations. Même la lune s'enlace.
"Continuez à être légère, c'est une forme d'élégance. Ne pas peser sur les autres."
Je fais de mon mieux entre les sanglots.



21/07/2015

*Luner*




























Il arrive certaines nuits que l'on cherche en vain la lune
Le ciel noir nu vide immense profond silence absence
Puis
Discrète d'abord
En quelques soirs s'impose
Rondement revient
Que ferons-nous sous la lune le 31 ?

16/07/2015

*Horizonner*























Je suis là je suis revenue le soleil m'a brulé les joues je suis là vous êtes où je dois trouver le courage de ne plus buter sur la même marche.
J'ai vu les petites voiles colorées dépasser le Phare du bout du monde. J'ai vu l'horizon et le soir colorer de noir les herbes dansantes sur la mer. J'ai regardé depuis les rochers les enfants quitter le port dans leur voilier.
J'ai écrit dans la nuit des mots minuscules. Un réveil toutes les deux heures comme les nourrissons pour me rassurer. J'ai eu peur dans le noir complet je n'étais pas dans mon lit il me fallait quelques secondes de tâtonnement dans les draps sur les murs pour retrouver mes pensées. Et m'y suspendre.
J'ai écrit "je suis inquiète jusqu'à l'horizon" et en même temps je me roulais dans le gazon en riant. Je transporte un paradoxe.
Je maîtrise le laisser aller, la douce dérive, l'amer abandon.


Merci pour vos commandes. Mes cartes s'envolent vers le Japon. Douce sensation.


04/07/2015

*Déserter*















Alors j'ai pris un vélo il était si tard tout Paris semblait s'être endormi et les rues désertées me regardaient glisser dans la douceur de l'air c'était.
Plaisir.

Mardi. Les poubelles ont fleuri dans les jardins du Palais royal. Ivresse de pétales.
Jeudi. Les fleurs ont fané dans mes bras. Je suis dans sa boîte.


(Pour vos commandes, il n'y aura pas d'expédition du 6 au 16 juillet. Je m'accorde la mer et le vent.)