Un dimanche de juillet
Le 10
Paisible
Un début de soirée
Les boutiques fermées
Les rues désertées
La douceur de nos pas
Sur le macadam
Et ce petit square inconnu
Rue Lulli
Un petit square muet
Des vieux lierres
Le vert profond
Un petit square à contourner
Dont le silence à ce moment-là
M’inspire un papillonnage
Tourner à angle droit
Caresser ton bras
La soupe est japonaise
J’aime les baguettes
Continuer rassasiée
Décider de rentrer à pieds
Avec dans mon sac
Vous sentez ?
Un petit paquet parfumé
Trois jolis coupons enveloppés
Un précieux cadeau
Je suis gâtée
Que j’ai rencontré
Un peu plus tôt
Devant un thé à la menthe
Puis assises près du manège
Nous avons échangé
Jusque dans nos silences
Les rides du papillon
Effacées par les moustaches gracieuses et rassurantes
Du charmant petit raton
Aux projets encourageants
Continuer
Passer près de la fontaine éclaboussante
Et arriver face aux colonnes
Alignées
Un trait noir
Un trait blanc
S'arrêter
Vous les connaissez forcément
Les regarder
Longtemps
Les trouver belles
Toujours autant
Ressortir Place Colette
Les terrasses sont fermées
Mes souvenirs ouverts
Devant une grenadine
Un Perrier rondelle
Ou un café peut-être
La table était ronde
Faussement marbrée
Les chaises tressées
Il m’avait dit
On pourrait l’appeler Claire
J’étais loin d’en être là
Il y a vingt ans peut-être
J’étais perdue déjà
J’ai hoché la tête
Je l’appellerais plutôt Violette, Sido, Colette ou juste Coco
Mais je continue
Car je n’en suis plus là non plus
Et très vite c’est le Louvre
Alors laisser s’envoler les souvenirs
Saluer les compagnons de marbre
Leur grâce
Frôler les pyramides
S’éloigner des touristes
Atteindre la Seine
Respirer l’espace
Se sentir poussée par le courant d’air
Embrasser le vent
Même les voitures se font discrètes
Regarder le porche des Beaux Arts
Imaginer avec envie ce qui se joue derrière
Ecouter le silence des vieilles pierres
Caresser leur histoire
Prendre l’arrondi de la rue Mazarine
Sentir la fraîcheur d'un petit arbre
Atteindre le boulevard Saint-Germain
Croiser d'autres vies
Attraper un vélo
Rentrer les yeux fermés
Pleine de rien
De toutes ces petites choses
Qui me traversent
Puis s’évaporent
Qui ne sont pas bonnes à dire
Mais que j’aimerais vous écrire