31/07/2014

*Partir*






















Juillet se termine, un jour je suis gaie le lendemain je suis triste
J'aime traverser Paris en pédalant et m'accorder des suites des élans des promenades infinies, la nuit, sur les trottoirs déserts
Il a été question de pampilles d'endroits particuliers de romans-photos de films en noir et blanc, de robe en tulle aussi de moquette chamarrée de petits pas dans les graviers
Juste de quoi se nourrir pour rêver ensuite les yeux fermés

J'ai aimé le vert des matins paisibles de juillet
J'ai aimé le doux de certains mots dans le silence
J'ai aimé le frais des draps et le bruissement des pages

C'est de saison
Je fais mon baluchon
Je ne vais pas à la mer
Je ne prends pas l'avion
Je n'ai pas de chapeau
Pas besoin d'épuisette
Juste deux maillots
Des robes un pull-over
Et puis trois livres
Un carnet
Le début de mes calendriers à avancer
Un petit mouchoir
De nombreuses questions
Et votre silence

Je sers le nœud bien fort.
A bientôt.

Pour vos commandes, il n'y aura pas d'expédition entre le 1er et le 20 août. Merci beaucoup.

25/07/2014

*Déambuler*


























Et si soudain la douceur des jours incitait au silence ?
L'été se promène nu pieds et je l'accompagne le rouge aux ongles et les pensées volatiles. Le carrelage est frais, le parquet endormi, les caillebotis brûlants, le gazon taquin, les galets résistent, le sable caresse, les draps épousent, la mer lave... Je regarde mes pieds et je ne dis plus rien. Les explications seraient confuses. C'est l'été. Je laisse planer mes sensations les yeux fermés.

J'essaie je commence je recommence j'hésite je doute j'abandonne.
J'écris je rature je recopie j'efface j'annule.
Mes projets ne s'ancrent pas. Comme moi, ils déambulent.





20/07/2014

*Instantaner*



























La petite voiture s'éloigne sur la contre-allée pavée
Immobile, elle la regarde s'éloigner
Elle a un petit sac à la main, elle fait un signe de l'autre
Le soleil l'éblouit
Le bas de sa robe rouge se soulève légèrement
Une mèche de cheveux s'envole

J'aurais bien aimé faire la photo. Vous raconter peut-être la scène précédente aussi. Puis la suivante. Ecrire un roman photo. Le roman photo de l'été.

11/07/2014

*Déverser*

































Lundi j'ai écrit à Julie et je lui ai dit, Julie, tu sais, je ne sais plus comment je lui ai dit, mais j'ai dit, tu sais, Julie, souvent, les mots m'inspirent. Et déjà, lundi, je pensais déluge. Déluge. J'avais envie d'écrire déluge. J'ai envie d'écrire déluge. Hier, j'ai écrit déluge aussi. Je pense déluge. Je ressens déluge.
Il y a la pluie bien sûr. Mais pas seulement. Ce n'est pas la pluie qui m'a fait penser déluge, mais maintenant la pluie l'accompagne. La pluie est en accord avec ce mot qui se promène en moi.
Je pense déluge. Je pense un déluge. Je sens un doux déluge. Quelque chose qui surprend qui coule qui dévale qui caresse qui emplit qui inonde qui renverse qui se déverse qui malmène qui enveloppe qui parcourt. Partout.
Je pense un déluge.
Un déluge pour toi, chante Bertrand Belin. C'est beau, un déluge pour toi.

J'ai envie de disserter déluge. J'ai envie de danser déluge. J'ai envie de déluge.
Mais je vous l'épargne.


09/07/2014

*Pinsonner*

































Il pleut il pleut encore mais peu importe
Il pleut j'enfile une robe et je danse dans la cuisine je danse pieds nus sur le parquet je danse dans mes chaussures dorées
Il pleut il pleut oui mais tant pis je sors avec mon parapluie j'enjambe les flaques je sautille pour aller plus vite je te prends par le bras je t'embrasse je te souris
Il pleut il pleut encore il pleut toujours c'est bien aussi les cheveux qui dégoulinent les tissus qui se couvrent de pois anthracites l'asphalte et les pavés qui luisent
Il pleut il pleut il pleut je cours plus vite j'arrive à l'heure dans la salle aux dorures et aux fauteuils
Il pleut le jour il pleut la nuit les bars sont pleins la piste aussi
Il pleut dehors je danse encore
Il pleut je bois un peu
Il pleut toujours j'écris aussi
Il pleut longtemps j'écris ailleurs, différemment
Il pleut je lis sur mon lit
Il pleut je cuisine
Il pleut je dessine
Il pleut je câline
Il pleut je bricole
Il pleut je paresse
Il pleut je petits mots
Il pleut je Grand Palais
Il pleut c'est un peu monotone mais je ne suis même pas triste
Il pleut j'ai du avaler un pinson et c'est bon

06/07/2014

*S'exhaler*
































Il y a comme un petit air d'abandon. C'est parce que les mains frôlent la soie et que la soie est légère et que le souffle du vent dans l'escalier de pierre.
Il y a comme un charmant dédale. C'est parce qu'après Le square, je me perds dans un jardin minuscule puis dans un plus grand où se côtoient le marbre et les pampilles et où je voudrais m'endormir.
Il y a comme un sentiment de légèreté. C'est parce que les jambes nues et cette danse que je ne retiens plus enfin.
Il y a comme quelque chose d'éclatant. C'est parce que le rire les regards le liseron rose qui enlace.
Il y a comme une émotion nouvelle. C'est parce que Palermo Palermo, un mur qui s'écroule et l'instant qui se prolonge s'invente et se répète.

Mais je ne suis pas très loin.

Le silence s'exhale et le plaisir aussi. La nuit me rassure. L'été s'épanouit.