25/01/2017

*Bavarder*




J'étais à peine arrivée et je lui ai dit, je n'aime pas être là.
J'ai aussitôt ressenti mon erreur.
On ne doit pas parler avec des "pas". On ne doit pas exprimer ses doutes.

Je me souviens de celui qui m'a dit un jour :
"Il y a beaucoup de "pas" dans votre écriture. On aimerait que vous sachiez un peu plus."

*

Une petite phrase parfois, le ton d'une autre, suffit à me faire chavirer pour la journée.
Et le soir, l'angoisse me grignote le cerveau.
Une petite phrase, parfois, le ton d'une autre, suffit à me relever pour la journée.
Et le soir, je sautille sur les quais en imitant les moineaux.

*

Je suis entrée chez le fleuriste à la nuit tombée, j'ai choisi des roses orangées et du feuillage, des fleurettes blanches à mélanger dedans, et j'ai passé la soirée avec mon bouquet Fantin-Latour sous le bras, dans les rues glacées, puis sous la lumière jaune, au comptoir.
Je m'applique à inventer des soirées comme ça. Là, je peux dire, j'aime ça. J'aime être là. Avec cette brassée de roses et le bas de ma jupe qui s'en balance.






















Ma boîte aux lettres est un refuge pour douceurs. J'aime y enfouir ma main pour les recueillir.
J'ai vu un vol de cygnes au-dessus de la Seine et un homme endormi sur une pile de matelas dans le grand froid. Que sont devenues les princesses aux petits pois ?
Je ne prends plus de café chez Claude, je me demande s'il l'a remarqué.
J'ai écrit "La vie est belle" et "Oh la la", elles voulaient ma "jolie écriture" sur leur carte.
Il m'a proposé une coupe de Champagne.
C'est finalement amusant d'écrire quand on n'a plus aucune idée. C'est un peu bavarder.
C'est comme quand ce quelqu'un me dit, j'aime bien parler avec vous. En réalité, il aime quand je dis n'importe quoi.

J'ai fait ces deux dessins pour un projet sur les jardins parisiens. Je ne sais pas s'ils me plaisent.
J'ai la douceur. Il me faut l'âpreté.

J'aime bien quand vous m'invitez.




14/01/2017

*Pleuvoir*
























Je marchais et je pensais, il faut que j'écrive sur mon blog, il y a longtemps que je n'ai pas écrit, mais je ne sens rien que j'ai envie d'écrire là, écrire, oui, mais là, à cet endroit, je ne sais plus quoi écrire et il s'est mis à pleuvoir, c'était mardi et en plus j'avais mal dormi, je m'étais levée plusieurs fois dans la nuit, bref, il s'est mis à pleuvoir, à peine, des gouttes fines, un peu plus qu'une bruine, il s'est mis à pluvioter et je n'avais pas de parapluie alors j'ai pris un vélo et je sentais les gouttes sur mon front sur ma bouche sur mes paupières dans mes yeux même et pourtant je ne pédalais pas plus vite je pédalais nonchalamment je sentais la petite pluie sur mes joues tombantes.
Les joues tombent un peu quand on pense triste je me suis achetée deux livres.

Mercredi je suis montée par le boulevard en tirant mon caddie derrière moi et puis je suis redescendue avec la pluie je n'avais toujours pas mon parapluie et je suis remontée parce que l'imprimeur avait terminé entre-temps et je suis redescendue et j'étais trempée en arrivant, mon téléphone a dit, vous avez fait 8498 pas sous la pluie.

Jeudi j'ai dit je vais aller livrer Klin d'oeil aujourd'hui alors j'ai tout emballé et j'ai pris un vélib et j'ai pédalé, c'est un peu loin, et à mi chemin j'ai dû renoncer la pluie était trop forte et mon sac était en papier tout allait être mouillé.
Je me suis abritée à un comptoir presque rose, un vieux zinc parfait, le monsieur à côté a pris un café noisette il a dit, le temps est humide,  moi j'ai pris un allongé et j'ai regardé les planches de photos, j'ai cherché dessus la photo la plus belle et j'ai souri au souvenir de ce moment que j'avais tant aimé.

Vendredi le soleil me chauffait au travers du carreau je manquais d'efficacité, la faute à la fête de la veille, je vieillis, j'ai commandé deux livres en écoutant la radio, quelqu'un m'a demandé comment j'en étais arrivée à créer cet univers si personnel, la journée était claire mais quand je suis sortie tout s'est assombri je n'avais pas mon parapluie les bourrasques ébouriffaient mon chignon les gouttes désordonnées me piquaient le visage je suis allée au spectacle et après j'ai bu du champagne sous les roses Dominique n'était pas là je tombais de sommeil je n'ai pas pris un deuxième verre.

Samedi finalement il n'a pas neigé dans la nuit, le matin est lumineux, j'envoie "je ne sens rien à écrire je suis inquiète" et j'embrasse des pommettes.


05/01/2017

*Souhaiter*






























Il est temps de vous souhaiter une très belle année 2017...

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Et puisqu'il me reste quelques cartes que je n'ai pas postées, je les ai mises là.