23/10/2015

*Pluvioter*































En regardant par la fenêtre je me suis laissée aspirer par la douce désolation de l'automne et par l'appel silencieux du crachin. Il pluviotait sur les quais dorés d'octobre et je suis arrivée jusqu'à cet endroit où les chiens furètent gaiement et les amoureux s'enlacent sur les bancs de pierre.
C'était si gai de sentir dans mon dos la lumière décliner. Les mouettes m'accompagnaient.
A la fin de ma promenade la nuit était tombée et les trottoirs luisaient comme j'aime qu'ils luisent et il bruinait encore comme j'aime qu'il bruine et les verrières d'Austerlitz reflétaient mon désir dans le ciel.

Après j'ai parlé de dérive, d'écho et de petits bas de laine.



1 - Je dédie ce papillonnage à l'Arrosoir. 
2 - Ce dessin est un très vieux dessin repêché. Pardon.
3 - Merci beaucoup pour toutes vos commandes !





15/10/2015

*Détailler*




























Alors l'envie me prend de m'enfuir en forêt pour entendre dans le silence les feuilles croustiller sous mes pieds.
Alors l'envie me prend de m'enfuir à la mer pour sentir l'air glacé et les embruns m'ébouriffer.
Alors l'envie me prend de longer la Seine pour parler à personne et laisser le vent m'enlacer.
Alors l'envie me prend de traverser le pont parce que de l'autre côté parfois le détail est un autre.

Alors l'envie me prend d'un café sous le miroir dans le bel endroit.
Et d'une main qui effleurerait mon genou sous la table.




08/10/2015

*Tomber*




















C'est sur le pont Marie il a le journal à la main et sur la première page mes yeux lisent ça :
"Etre un homme, c'est pouvoir infiniment tomber." (Aragon)
Je trouve cette petite phrase immédiatement infiniment belle et la Seine sous mes yeux infiniment belle aussi et la lumière de ce jour d'automne aussi douce que le vent qui s'engouffre dans ma veste et que.

















Je me souviens aussitôt d'un de mes premiers papillonnage.
Il disait ça :

Tomber
Par hasard
Sur quelqu'un
Se heurter
Se blesser
Se traîner
Tomber
Tomber
Tomber encore
Tiens
Oui
C'est l'automne


















Je n'écris plus comme ça aujourd'hui.
Mais je tombe encore. Parfois. Infiniment.





07/10/2015

*S'emparfumer*



Quand j'ai fermé le volet le ciel était noir
La pluie avait réveillé le parfum de la lavande
L'effluve m'a caressé les joues

C'était délicieux. Cela aurait dû être suffisant.

*

Les calendriers 2016 sont prêts.
Quelques nouvelles cartes, aussi.
Et un accordéon amoureux.
Là.
Vous me direz ?