26/06/2017

*Semer*




Puisqu'il faut faire le vide, puisqu'il faut se séparer des choses qui s'entassent qui encombrent qui stagnent qui s'oublient, puisqu'il faut faire de la place puisqu'il faut s'alléger, je fais des sacs. Je fais des sacs de choses. Des petits sacs de petites choses. Je ne les regarde pas trop, j'y glisse un livre aussi et je m'assois sur le lit, ma tension me fait défaut.
Rechargée, chargée, je sors.
Je sors, je promène autour des immeubles mes sacs de petites choses que je dois oublier que je dois perdre dont je dois me séparer, puisqu'il faut faire de la place gagner de l'espace faire le ménage.
Et je sème.
Je dépose près des poubelles au coin des rues sur un rebord sous un arbre, tout près et parfois plus loin, les petits sacs de petites choses. Je dépose sur les trottoirs des sacs de bricoles et je ne me retourne pas parce que je sais bien qu'il pourrait me venir l'idée d'en remettre une ou deux dans mes poches.

*

Puis.
Je m'allonge tout en haut sous les petites feuilles de l'acacia qui dans sont pot s'incline, je m'allonge tout en haut sous le ciel que très loin les avions déchirent, je m'allonge sous mes pensées que le bleu dans son immensité aspire, je m'allonge longtemps et mon inertie creuse le silence.
Alors.
La nuit me recouvre.
La nuit me tombe dessus.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comme c'est émouvant cette histoire de petits sacs
comme cela me parle car il faudrait que je m'y mette ...
mais je ne suis pas encore prête ... pas tout à fait
Alors j'aime lire vos hésitations et imaginer les petits sacs et leur nouvelle vie , ailleurs ...
merci pour cette histoire
Elisabeth