26/02/2015

*Cacher*






















J'ai cachécousu le secret n°4 dans un morceau de tissu
Je l'ai mêlé à d'autres petites choses
Désuètes
Futiles
Inutiles
Un petit dessin original aussi
Puis j'ai fait un petit nœud
C'est tout

Juste de quoi rêver un peu à l'heure de la sieste...

Là 

Voilà.

25/02/2015

*Consteller*



















"Entre nous, on aurait pu dire
que rien n'était couru
ni même cousu,
pas moins d'avance que de fil blanc.
Parlant de couture d'ailleurs..."

Un jour, j'ai cousu ma bouche
Un jour, je me suis offert une bouche épinglée sur un coeur
Un jour, je prendrai ta bouche
Un jour, ma bouche sera rouge
Un jour, j'ai regardé sa bouche
Un jour, j'ai posé un doigt sur ma bouche
Un jour, j'aurai une vieille bouche
Un jour, j'ai effleuré
Sa bouche
Un jour, tu prendras ma bouche
Cousue

Un jour
Mon amour

#moissondepoésie
Ceci est ma petite contribution au concours proposé par Victoire.


24/02/2015

*Répondre*



























Edit de 18h34 : L'inconnue s'étant dévoilée, la petite lettre s'envolera chez elle dès demain....


19/02/2015

*Re-cendrillonner*
























Cette nuit, j'ai rêvé.
Je me souviens rarement de mes rêves depuis quelques temps.
Cette nuit, j'ai rêvé qu'il y avait, non pas un petit pois, mais un nid de souris couinantes sous mon matelas.
Je l'ai soulevé. Affolées, les bestioles adorables et minuscules, gris anthracite, le poil visiblement très doux, ont couru en tout sens. J'étais partagée entre la peur et l'envie.
La peur de la peste grouillante. L'envie de tenir dans ma main une mignonnette.
Finalement, je me suis lancée. J'ai tâtonné vers les petites folles effrayées. J'ai réussi à  attraper la plus grosse, qui a immédiatement retourné son museau sur mon doigt pour me mordre. Je ne me souviens pas de la morsure. Je crois qu'elle a renoncé.

Je ne sais pas quelle interprétation feraient les savants de ce rêve.
Moi, évidemment, je me dis qu'il me manque toujours un peu de cendrillonner.

(Et déambuler en haillons sous les ponts. Et virevolter en chaussures dorées quand la nuit vient à tomber. Sous un lustre à pampilles. Oui oui.)


16/02/2015

*Mélanger*




















Je n'ai pas enlevé les traces de mains sur les vitres
Je ne lui ai pas fait de cake au citron
Je ne lui ai pas proposé de kiwi de pommes ni de noisettes
Je n'ai pas fini ma tasse, le café n'était pas bon
Je ne lui ai pas préparé de salade improvisée
Je ne lui ai pas resservi de thé
Je ne lui ai pas fait visiter ma maison à l'abandon
Je ne lui ai pas fait de cadeau
Je ne sais pas
Je ne sais plus faire tout ça
Je suis restée assise
La nappe était à carreaux
Je l'ai écoutée me parler de son futur palais
Nous avons mélangé nos doutes nos faiblesses évoqué notre projet insensé
Cette rencontre est si riche

Je suis allée deux fois au théâtre en trois jours
La dernière phrase de chacune des pièces a résonné longtemps après
J'ai répété longtemps après au rythme de mes pas la dernière phrase de chacune des pièces
Puis
J'ai pensé à ce jardin
A cet endroit particulier
J'aurais voulu être en été pour m'accouder à la table de marbre entre les graminées
J'aurais voulu entendre mes pieds avancer dans les graviers
J'aurais voulu la robe en soie et les bras nus dans la pénombre

C'est l'hiver encore
Il reste cette petite forêt silencieuse
Il reste les branches des arbres nus qui se dessinent sur le ciel bleu profond de la nuit


09/02/2015

*Se regonfler*



Il fait froid
Le gros pigeon sur mon balcon gonfle les plumes de son cou et y enfonce sa petite tête
Son col est roux

Je regarde par la fenêtre mes plantes qui n'en peuvent plus de se rabougrir

C'est samedi soir que c'est arrivé
Je n'y croyais plus
L'envie de sautiller sur le quai en allant chercher le pain dans le vent glacé
L'envie est revenue
Fragile
L'envie d'un vert tendre
D'un magasin de fleurs
D'une embrassée sincère
Et de photos
Immobile
Devant des tapisseries anciennes

J'ai dessiné des fleurs tout le dimanche
Ça sentait le gâteau aux pommes
J'ai collé des photos dans le carnet
J'ai essayé d'organiser mes notes
J'ai compris une fois encore que je ne pouvais pas m'organiser
Que les petits mots mal écrits partout n'importe comment ne pouvaient pas répondre à un ordre

Je suis très en désordre
Il est un peu trop tard pour y remédier

Je vous ai préparé deux petits bouquets
De violettes


04/02/2015

*Lettrer*
























Je reçois parfois des lettres de lectrices
Des lettres de Julie
Des lettres
De
Les trouver dans ma boîte en descendant
C'est presque un délice
Je regarde l'enveloppe je la tourne je ne reconnais pas toujours l'écriture
Et sourire

J'ai déjà dit tout ça
Le plaisir de la découverte
Le plaisir d'avancer dans la rue en décachetant
Le plaisir désuet de déplier la feuille ou de retourner la carte
Le plaisir de lire d'imaginer la voix la personne la main le regard le sentiment
Le plaisir d'avancer sur les quais avec les mots qui se promènent
Le plaisir de tout replier et de glisser l'enveloppe dans le sac
Le plaisir de se perdre un peu dans l'instant
Dans la sensation qui se prolonge

Et puis le plaisir de la réponse
Mêlé au doute
Toujours
Le plaisir de coller le timbre
Le plaisir du chemin jusqu'à
Le plaisir de glisser l'enveloppe de l'échapper dans la boîte jaune
De l'abandonner
Et puis la magie
Imaginer
Le chemin par les nuages
Par des galeries souterraines
Un tourbillon
Et
Le lendemain
Elle atterrit
Dans la boîte désignée
Alors
D'autres mains découvrent
Caressent
La lettre
Et
Ainsi de suite

Le papillon ou l'art de la répétition.
Pardon.


02/02/2015

*Vagabonder*



Je continue
Vous savez
A zinguer

Le mardi
Souvent
Je me glisse contre le même zing et
Paradoxe
Il est en bois

Il me connaît maintenant celui qui me sert mon allongé
Il me connaît mais il ne me dit rien d'autre que bonjour madame merci au revoir madame bonne journée madame

Il n'y a que des hommes
Toujours
Au comptoir
Peu m'importe
Je fais vite et j'ignore

Ce mardi à ma droite celui qui déjà ballonne au blanc
A ma gauche celui qui lit les nouvelles le nez dans son journal
Je tourne la cuillère dans ma tasse j'ai gardé mes mitaines
Je tourne je regarde les bouteilles alignées la pendule les lumières
J'écoute ma pensée vagabonde je me concentre sur ce que je vais dire peut-être après écrire surtout un jour
J'écoute mes voisins à peine le percolateur les petits chocs des verres des tasses des coupelles
Le café est brûlant
J'aime le sentir dans mon gosier

Je crois que ce sont mes pieds qu'il remarque d'abord le lecteur sur ma gauche
Alors il lève le nez
Discret
Ha, une dame à ma droite, doit-il penser
Et
Replonge
Et
Alors
Se met à chantonner
Déconcentré

Je souris
Dernière gorgée
Je repose ma tasse dépose ma pièce je m'éclipse
Et
Les hommes en choeur :
Bonne journée !

Alors
Sur le trottoir
Je fais danser ma jupe et je souris jusqu'au tournant

Après
C'est une autre histoire


Il y a quelques mois, j'ai fait le carton de déménagement de la famille Pimprenelle et des cartes de visite aussi. Entre autres. Je suis en retard dans les photos des commandes particulières....