06/11/2014

*Livrer*


























J'ai acheté deux livres en passant. Le premier commence par cette phrase : " Ce que je fais ici, c'est rester sur cette tombe, B5 touchée coulée." Je venais de traverser le cimetière, ça tombait bien. Je venais de traverser le cimetière encore. Je venais de traverser avec plaisir le cimetière encore, le cimetière éclairé par le soleil d'automne. Les pieds dans les feuilles mortes. La tête au creux des tombes. Les chrysanthèmes. Le doré des lichens. La pierre. Le silence. L'abandon.
Le deuxième livre commence par cette phrase : "Ça compte malgré tout, même si cela s'est passé alors qu'il était inconscient." Pas de coïncidence pour celui-là. Ou alors, oui, ça compte malgré tout. Malgré tout, oui, ça compte de plus en plus.
J'ai continué à marcher, je déambule toujours un peu avant de rentrer. Lou Doillon prenait un verre en terrasse avec deux hommes. Elle avait une queue de cheval. Je marchais seule. Je n'avais pas attaché mes cheveux.
En arrivant, un petit livre m'attendait dans ma boîte aux lettres. Il commence par cette phrase : "On imagine toujours que le poète est un être pacifique doux et un peu simplet.../..." (Je triche car il n'y a pas de point et ça continue sans point sur toute la longueur du texte.) J'ai aimé recevoir ce livre. J'ai inévitablement pensé à celui que j'aurais dû recevoir un jour et que je n'ai jamais reçu. J'ai aimé découvrir ce tout petit livre dans l'enveloppe. J'ai aimé lire les premières pages. Je vais le terminer ce soir.
Après j'ai coupé des légumes dans la poêle et je me suis encore demandé ce que j'allais devenir.

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Et puis,  je me demande si Mirabelle va trouver de quels livres il s'agit dans cette petite histoire...
Et puis, merci pour vos mots gentils, je regrette de ne pas ou plus avoir vos mails pour vous répondre.


2 commentaires:

mirabellef a dit…

Pour le premier tu sais que j'etais à l'école avec ? Hier, en rentrant de la piscine, comme souvent, j'ai regardé la maison où elle vivait, parce que je passe presque devant, j'ai même failli l'écrire. . :-)
Pour le second, je donne ma langue aux (p'tits) chats ;-))

C'est étrange ce billet, parce qu'avant même de voir mon nom. .. j'étais frappée au ventre par ce que tu écrivais...

Madame Alfred a dit…

c'est très beau, doux. mélancolique aussi, peut-être même un peu triste. est-ce que tu sens ma main qui presse un peu la tienne ? peut-être qu'en fait, c'est joyeux comme un petit vent d'automne qui joue au foot avec les feuilles jaunes. quand bien même, je presse doucement ta main.