02/07/2013

*Défricher*

















A la septième ligne de la quarante-septième page du manuscrit abandonné il y a cette phrase :
"Au fond, quelqu’un qui  va très bien ne peut pas la séduire. Quelqu’un qui ne doute de rien non plus. Où sont ces failles à lui ? Ce sont sûrement elles qui la perdraient. Dans elles qu’elle aimerait se glisser."

J'apprivoise les similitudes en marchant pieds nus sur le parquet maintenant que les soirs commencent à ressembler à l'été
Je coupe toutes les marguerites fanées
J'aime le bruit des ciseaux
Le doux claquement des lames

Les fleurs sèches s'éparpillent sur les caillebotis
Je sais déjà que je vais aimer le bruit que fera le petit balai pour les rassembler
Je prends mon temps
Je repousse avec tous ces petits gestes le moment de me mettre à travailler

Et je ne me mets pas à travailler
Probablement que les manuscrits resteront en friche de longues années encore
Je pense chaque jour aussi aux souvenirs que j'ai promis de vous éparpiller
Je crains de passer l'été à contempler les riens et à ne rien faire du tout

4 commentaires:

Lisa a dit…

"Je pense chaque jour aussi aux souvenirs que j'ai promis de vous éparpiller
Je crains de passer l'été à contempler les riens et à ne rien faire du tout."


Voilà. C'est exactement ça.
Je t'embrasse.

mirabellef a dit…

Mais c'est toi qui a écrit ça ? C'est beau. Dis tu veux pas reprendre le manuscrit abandonné ?
Je t'embrasse aussi.

Céline a dit…

Des petits riens et ne rien faire: oui, c'est aussi ça l'été!
Un manuscrit avec tous tes jolis textes? C'est une très chouette idée!! :-)

Anonyme a dit…

déchiffrer


il y a un vieux monsieur, un sage, probablement, qui vit sur les flancs d'une forêt de bambous. Au rythme des pluies, il ne fait rien d'autre que confectionner les différents thés, manipulant avec précaution et minutie les fleurs de jasmin. C'est un contemplateur dit-on dans les villages de la vallée, tellement en harmonie avec la nature qui l'entoure qu'il est capable tout en sirotant une tasse du délicat breuvage, d'entendre la plume se froisser, là-haut par dessus les nuages, lors d'un vol furtif d'oies sauvages ... vous me faites un peu penser à cette âme là ... sensible