13/10/2016

*Tituber*




Tituber parce que c'est joli, je titube tu titubes, c'est joli, tituber d'ivresse, tituber de joie, tituber d'amour, tituber de tristesse, tituber de danser follement, tituber de doutes, tituber d'errance.

*

Je titube
Je ramasse des pommettes
Je fais un petit dessin le matin
Je m'offre à la dentelle
Je coupe des légumes en rondelles
J'embrasse leur nuque penchée j'enlace leur corps de rêve
Je ne marche plus je sautille
Je dodeline
J'écoute Baudelaire s'élever au-dessus de nos pintes ambrées
C'est beau. C'est si beau. Ça effleure.

*

J'ai retrouvé la sirène. Ses cheveux délavés couvrent ses épaules rondes de laine.
Elle fait des Sudoku à plat ventre sur le trottoir, le corps gainé dans son duvet kaki clair.
Plus de tente ni de parapluie pas de sourire, elle parle aux courants d'air avec une certaine nonchalance sur l'anthracite.

*

Pourvu qu'elle titube.
Moi aussi je parle aux courants d'air et je souris à la Seine, cela apaise.

Je veux croire qu'il n'est pas vain de tituber et je veux continuer à me tenir en déséquilibre  sur l'imperceptible puisque je ne sais pas faire autre chose.


*

"Je marche à toi, je titube à toi...", écrit Gaston Miron.
Ceux qui ont le temps peuvent l'écouter là, par Babx. 
C'est magnifique.


3 commentaires:

sylvie a dit…

oui, la rose est autre et elle s'envole sous vos doigts

arrosoir a dit…

je me souviens très bien avoir souri à la Seine bien des fois...Que fait elle de ces sourires : Un cabinet de curiosités ?

Miss Marmotte a dit…

j'aime les dessins de vos roses...je les aime aussi à ce stade là, pour m'en souvenir encore....je me dis d'un coup, vos mots soulèvent dans leur souffle les pétales parties volées plus loin.....même le déséquilibre peut avoir une histoire tenant bien droite, il lui faut juste rencontrer un poète....