18/03/2016

*S'entuliper*































J'avais repéré cette robe aux tulipes je voulais me glisser dedans.
Je suis donc allée me glisser dedans dans cette même cabine où il y a quelques années mon téléphone avait sonné. 
Il y a des instants si légers.
J'ai tourné dans la robe j'ai imaginé j'ai photographié. Et je l'ai enlevée. 
Je suis sortie et j'ai envoyé un message à chaque coin de rue.

Le long du cimetière Montparnasse il y a un garçon qui s'est construit une maison. Sans toit. 
Il a un parasol carmin qui se fond à merveille dans le rose des prunus en fleurs. Dessous, un fauteuil en cuir dont je ne me souviens plus la couleur. Noir peut-être. Je suis passée comme l'air.
Il a un chien sage qui attend près du fauteuil. 
Posée sur une table, une grande cage à oiseau délimite un côté de son espace. Un tout petit cheval se tient debout au fond. 
Un gobelet est suspendu au bout d'une canne pour les piécettes. 
Je n'ai pas tout vu. Je repasserai. 

Je n'avais pas rendez-vous pour un café au Typographe alors j'ai continué. C'est là que j'ai fait la photo des classeurs colorés. 
J'avais une chanson de Julien Clerc dans la tête et (pardon) mais ce n'est pas possible une chanson de Julien Clerc dans ma tête alors. 
J'ai mis la musique dans mes oreilles.
J'étais obligée de retenir mes jambes. J'étais obligée de retenir ma bouche. J'étais obligée de retenir mes bras. J'étais obligée de retenir ma tête. J'étais obligée de me contraindre. Encore. J'étais obligée de me contraindre à marcher dans le soleil sans danser. 
J'ai pensé. Je ne sais pas si j'ai encore quelque chose à gagner mais quand j'aurai quatre-vingts ans je n'aurai plus rien à perdre. Je danserai sur les trottoirs en chantant dans cette robe aux tulipes que je n'ai pas achetée. Je ne contiendrai plus ma folie je la laisserai enfin s'exprimer. 
Vous pourrez lancer des pièces des fleurs des coeurs ou des bonbons. Il n'y aura pas de toit à ma maison. Je déambulerai avec ma folie et ma ménagerie. 

Un jour, après m'avoir lue, quelqu'un m'a écrit :
"Je crois qu'il sera bien de vous imaginer en vieille dame un peu folle."
Il s'est excusé ensuite. Il craignait de m'avoir vexée.
Je n'étais pas vexée. Il avait tout compris. 

Je serai folle, évidemment. Comment tenir autrement ?

Je suis passée ensuite à l'endroit des petits cailloux bleus. Nous sommes seulement deux dans le monde entier à connaitre l'endroit des petits cailloux bleus. C'est parfois si joyeux, les secrets. 



7 commentaires:

Douce a dit…

Argh le p'tit grain de folie en cette saison...ne pas s'en priver !!!

Tess a dit…

Je commence à lire vos textes à voix haute ... c'est grave ou pas ??? hihi ... merci pour cet intermède poetique en fin de semaine .. bon we

Unknown a dit…

Pourquoi attendre? ♫ ♬ ♪ ♩ ♭ ♪ ...et bien... dansez maintenant ☼

LA FILLE QUI PART... a dit…

hi, hi , je suis tellement d'accord avec Barbara !!!

sylvie kapal a dit…

quelle jolie promenade toute en finesse!

Laughin' Moon a dit…

Tout est dit

Yeah Yeah Girl a dit…

' J'ai mis la musique dans mes oreilles.
J'étais obligée de retenir mes jambes. J'étais obligée de retenir ma bouche. J'étais obligée de retenir mes bras. J'étais obligée de retenir ma tête. J'étais obligée de me contraindre. Encore. J'étais obligée de me contraindre à marcher dans le soleil sans danser. '


l'histoire de ma vie ...
<3