27/05/2015

*Secouer*



Secouez-moi poussez-moi violentez-moi je m'abandonne
Dites-moi incitez-moi rassurez-moi je m'abandonne
Protégez-moi bousculez-moi emmenez-moi je m'abandonne
Portez-moi pressez-moi obligez-moi je m'abandonne
Entrainez-moi trainez-moi déterrez-moi je - vous avez compris - m'abandonne
Serrez-moi dansez avec moi intéressez-moi je
J'aime beaucoup dessiner les myrtilles
M'abandonne



22/05/2015

*S'étreindre*























Elle trace à la craie un cercle sur une grande vitre et elle dit, c'est une étreinte. Elle trace une croix à côté et elle dit, c'est un baiser. Elle trace un autre cercle, elle répète : une étreinte. Elle trace une autre croix, elle répète : un baiser. Compris ? Et elle continue sur le sol. Elle trace un cercle, une étreinte. Elle trace une croix, un baiser. Une étreinte. Un baiser. Une étreinte. Un baiser. Une étreinte. Un baiser. Le sol se couvre de cercles et de croix. Une étreinte. Une étreinte. Une étreinte. Un baiser. Une étreinte. Un baiser. Un baiser. Une étreinte. Une étreinte. Un baiser.
Puis elle va chercher un oreiller volumineux et s'allonge sur la scène, la tête dans le moelleux. Son visage fin et gracieux, souriant. Ses yeux fermés. Son corps en position de sommeil. Sa robe nuisette soyeuse. Ses longues jambes repliées légèrement sur la scène. Ses pieds nus.
Elle se relève et demande, j'ai dormi joliment, non ?
Oui. Oui. Oui.
Encore un très beau Pina hier soir. Deux en six jours cette année. Je suis gâtée.
Une étreinte. Un baiser. Une étreinte. Un baiser. Une étreinte. Une étreinte. Une étreinte. Un baiser.

A un moment j'ai pensé, mais comment peut-on à ce point ne pas faire ce qu'on a envie de faire ?
Je pense beaucoup quand ils dansent.


19/05/2015

*Historier*






























C'est l'histoire d'une fille qui enfile une jupe longue et qui prend son reflet en photo dans la porte vitrée
C'est l'histoire d'un homme qui avance sur le trottoir avec une canette de bière posée sur la tête
C'est l'histoire de Claude qui fait mousser le lait pour le chocolat chaud dans un pichet en inox
C'est l'histoire d'un garagiste qui dit, je préfère que ce soit vous qui déposiez la voiture demain plutôt que votre mari
C'est l'histoire d'une fille qui me dit qu'elle ne répond jamais au premier sms ni au deuxième mais parfois au troisième
C'est l'histoire d'une fille qui écoute les chansons d'un homme
C'est l'histoire d'un homme qui dit j'ai envie
C'est l'histoire d'une femme qui se trouve toujours plus nulle que les autres
C'est l'histoire d'une fille qui s'immisce
C'est l'histoire tu sais l'histoire que tu me racontes
C'est l'histoire d'un garçon joyeux qui me fait rire
C'est l'histoire d'une étoile qui dit adieu
C'est l'histoire d'un homme qui tremble
C'est l'histoire de la pluie qui se met à tomber alors que ces deux-là s'embrassent
C'est l'histoire d'un homme qui dit, je ne me sens pas à la hauteur, et d'une fille qui dégringole
C'est l'histoire d'une femme qui avoue trouver ça très beau
C'est l'histoire d'un bouquiniste qui met certains livres en avant dans sa vitrine car il sait qu'elle passe devant le mardi
C'est l'histoire d'une fille qui efface une phrase sur deux dont la dernière


Inspiration dessin.


10/05/2015

*Promener*























Cette nuit, dans mon rêve, je promenais ma grand-mère dans un lit à barreaux
Cette nuit, dans mon rêve, j'ai vu sa tristesse, celle que l'on ne perçoit pas quand on est un enfant
Ou que l'on tait ou que l'on voudrait effacer ou que l'on ne peut pas comprendre
Cette nuit, je cherchais une solution pour qu'elle sourie
Cette nuit, ils étaient longs les couloirs, il y avait des miroirs, je voulais qu'elle soit jolie
Cette nuit, dans mon rêve, son silence et sa tristesse

Après
C'est la lumière vive du soleil derrière le rideau
La caresse familière et douce
Le drap de lin sur la peau
Les pieds nus sur le parquet et la première gorgée de thé

Ce sont toujours un peu les mêmes recettes
Les mêmes sensations la floraison qui rendent heureux les papillons

Une colonie de fourmis s'est installée sous ma pervenche
Si on allait voir les iris au jardin des plantes ?






















Il y a de nouvelles petites robes, c'est bien pour les mamans, pour les mamies, pour toutes les filles !

07/05/2015

*Mardiser*


































Mardi j'ai dit en refermant le tiroir, je crois que ça va être une mauvaise journée.
Pourquoi ?
Je ne sais pas je ne me sens pas bien.
Mardi, trois papillons dans ma boîte, des fleurs ses mots mon sourire l'évidence m'aspire.
Mardi, Claude non plus il n'était pas au mieux, ses mots étaient courts et secs, vif le bruit de la cuillère.
Mardi, je lui ai dit, je suis très robe et j'ai failli pleurer j'étais en jean mais ce n'était pas pour ça la gorge serrée.
Mardi, je lui ai demandé pourquoi il me posait toujours les mêmes questions.
Mardi, c'était promenade avec la bouche en banane à l'envers.
Mardi, j'ai essayé du rose très pâle très beau mais je suis si rose pâle que non, ton sur ton ce n'est pas très.
Mardi, je n'ai pas fait la photo de cette petite fenêtre avec les trois plantes. Je n'ai pas photographié non plus ce vieil ours râpé dans la vitrine à côté d'un réveil. Je me suis retournée trois fois pourtant. J'ai photographié la façade rose aux volets presque tous refermés. Je me demande pourquoi je tourne au rose. La mode. Le pouvoir de la mode sûrement. Je n'ai pas photographié la dame assise sur le trottoir avec son adorable lapin. Je lui ai souris elle voulait des pièces elle tendait la main.
Mardi, je me suis assise plus loin sur un banc deux minutes pour.
Mardi, j'ai fini par prendre un vélo.
Mardi, la Seine débordait je n'ai pas fait de photo. J'ai pensé que la dernière fois qu'elle était aussi haute tu.
Mardi, toutes les tentes sur les quais tous les tentes et les hommes dedans devant.
Mardi, il était quinze heures quand j'ai déjeuné.
Mardi j'ai eu envie d'arrêter.
Mardi, elle m'a dit, et si on faisait ça, tu serais partante ?
Mardi, j'ai répondu, mais oui, bien sûr, je suis déjà partie.


03/05/2015

*S'enrober*




























Je n'ai pas vraiment adoré ce film, Journal d'une femme de chambre, mais j'ai aimé l'image et le regard de Benoît Jacquot.
Et pour celles qui aiment les robes, ou qui veulent en offrir, une petite garde-robe par ici !